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GELIN Jean-Georges

Vicaire épiscopal du Haut-Rhin et agronome, (C) (★ Sélestat 11.4.1741 † Delémont 3.3.1816).

Fils de J.-Jacques Gelin, aubergiste, originaire de Boncourt, et d’Anne Pierre. Études à l’Université épiscopale de Strasbourg, ordonné en 1765, vicaire successivement à Saint-Martin (1765), Lièpvre (1766-67), Beinheim (1767-70), Phalsbourg (1771), curé à Hayna dans le Palatinat (1771), administrateur de Saint-Hippolyte (1771-72), régent au collège de Sélestat, puis à celui de Molsheim, curé de Schoenenbourg (1774-79), de Garrebourg (1779-83), gouverneur des enfants de M. Eschermann à Trèves ; revint en 1789 auprès de son père retiré à Saverne, y suscita des troubles qui entraînèrent son expulsion par la municipalité. Il se retira alors à Strasbourg où il fut l’un des premiers ecclésiastiques à prêter le serment constitutionnel, le 6 mars 1791. À cette occasion il prononça un discours dont il remit douze exemplaires à la Société des Amis de la constitution dont il était membre depuis septembre 1790. Il signa comme témoin à la prise de possession de Brendel comme évêque constitutionnel du Bas-Rhin. Élu le 10 avril à la cure de Saint-Pierre-le-Jeune à Strasbourg, il refusa pour raisons de santé, mais accepta la cure de Bischheim avec les annexes de Schiltigheim et Hoenheim. Il desservit aussi accessoirement Vendenheim, Lampertheim et Souffelweyersheim. Ayant été attaqué par des paysans de cette dernière localité dans son presbytère de Bischheim, il préféra quitter cette paroisse et fut nommé administrateur de Dambach le 4 novembre. Mais là, il suscita des troubles par « des propos incendiaires et des insinuations sanguinaires », entra en conflit avec le maire, fut rappelé à l’ordre par les autorités du département, si bien que Brendel l’envoya comme administrateur provisoire à Villé le 12 décembre 1792. Devant l’opposition de la population, il fut révoqué quelques jours plus tard et voulut retourner à Dambach où on le menaça d’expulsion. Gelin partit alors pour le Haut-Rhin et fut nommé curé à Guémar le 19 janvier 1793. Martin ©, l’évêque constitutionnel du Haut-Rhin lui confia en même temps les fonctions de vicaire épiscopal qu’il exerça pendant le troisième trimestre 1793. Dans le même temps, il s’occupa d’agriculture et prétendait avoir trouvé un procédé pour accélérer la germination et la croissance du blé au moyen d’une solution de salpêtre. Arrêté pour vol de ce produit, il resta six mois en prison et put se faire libérer par Foussedoire. Le 26 août 1794, il abdiquait ses fonctions de prêtre « pour se vouer à l’agriculture ». En 1795 on le retrouve à Porrentruy comme chef de bureau du district, le 28 juin 1796 il prononça un discours dans l’église à l’occasion de la fête de l’agriculture. Il est encore à Porrentruy le 28 août 1799. En 1801, le vicaire général Didner croit savoir que Gelin « fait l’avocat » aux environs d’Arlesheim. Joachim suppose qu’il est avoué à Delémont en 1804. C’est là qu’il meurt comme « prêtre, paroissien et habitant », muni des sacrements de l’Eglise.

Registres paroissiaux de Sélestat et Delémont ; Joachim, Dictionnaire du clergé séculier et régulier du Haut-Rhin pendant la Révolution, n° 582 (Ms 972, Bibliothèque municipale de Colmar) ; J. Gass, Le clergé constitutionnel, n° 82 (Ms BGS) ; I. Beuchot, J.-G. Gelin, vicaire épiscopal du Haut-Rhin et agronome, Revue catholique de l’Alsace, 1897, p. 32-47; A. Adam, « La première municipalité de Saverne et le cardinal de Rohan », Revue catholique de l’Alsace, 1905, p. 610-612 ; Sitzmann, Dictionnaire de biographie des hommes célèbres de l’Alsace, Rixheim, t. I, 1909, p. 576 (erreurs : Gelin n’est pas né à Delle, n’a pas été curé de Saint Louis à Strasbourg, ni à Florimont) ; R. Reuss, La constitution civile du clergé en Alsace, Strasbourg-Paris, 1922 ; J. Joachim, « J.-G. Gelin curé de Guémar », Annuaire de la Société d’histoire et d’archéologie de Ribeauvillé, 1950, p. 14-23 ; Dictionnaire de biographie française, XV, 1981, 963 ; Encyclopédie de l’Alsace, VI, 1984, p. 3289 ; L. Kammerer, Répertoire du clergé d’Alsace 1648-1792, multigraphié, Strasbourg, 1985, n° 1720.

† Louis Kammerer (1988)