Humaniste, historien, théologien protestant, (C, puis Pl) (★ Nimègue 1482 † à ou près de Marbourg 10.1.1542).
Fils de Gerrit Geldenhauer, chambellan des ducs de Gueldre, et de Richilde Beyer, de Nimègue. ∞ I 13.11.1526 à Worms NN. ∞ II 1537 à Marbourg Anna von Wormb (Wurmb). Après ses études secondaires à Deventer chez les Frères de la vie commune, puis à l’Université de Louvain, où il fit la connaissance d’Erasme © et de Frans van Cranevelt, il fut comme secrétaire humaniste au service de l’évêque d’Utrecht, Philippe de Bourgogne (1512-1524). Un an après la mort de celui-ci il se rendit à l’Université de Wittemberg et passa ouvertement dans le camp de la Réforme. Après un premier passage à Strasbourg en 1526 et un séjour plus long à Worms, il se fixa à Strasbourg de 1528 à 1530, y devenant bourgeois le 24 octobre 1528. Il y publia sa Vita Philippi a Burgundia, 1529, et son Historia Batavica, 1530, dédiée à Jacques Sturm ©, et gagnait sa vie en donnant des leçons en partie rémunérées par la ville et en étant peut-être correcteur chez l’imprimeur Egenolf ©. Ayant invoqué l’autorité d’Erasme pour plaider contre la mise à mort des hérétiques dans son D. Erasmi Roterodami Annotationes in leges pontificias et caesareas de haereticis, Strasbourg, Egenolf, 1529 (paru aussi en traduction allemande), il s’attira une cinglante réprimande de la part d’Erasme, dont l’Epistola contra quosdam qui se falso jactant evangelicos, Fribourg en Br. 1529, le critiquait sous le nom de « Vulturius Neocomus » et s’en prenait à tout le mouvement réformateur dans la région du Rhin supérieur. Geldenhauer en donna une réédition glosée chez Egenolf en 1530, et Bucer © répondit par son Epistola apologetica (mai 1530), à laquelle Erasme répliqua dans son Epistola ad fratres inférioris Germaniae. En 1531 Geldenhauer devint maître d’école à Augsbourg, en 1532 professeur d’histoire, puis à partir de 1534, de théologie à l’Université de Marbourg, où il termina sa carrière.
Sources : cf. en particulier ses Collectanea, éd. par J. Prinsen, Amsterdam, 1901, et les Literae virorum eruditorum ad Franciscum Craneveldium, 1522-1528, éd. p. H. De Vocht, Louvain, 1928.
Voir J. Prinsen, Gerardus Geldenhauer Noviomagus. Bijdrage tot de kennis van zijn leven en werken, Den Haag, 1898 ; du même l’article dans Nieuw Nederlandsch biografisch Woordenboek, VI, Leiden, 1924, col. 550-554 ; Sitzmann, Dictionnaire de biographie des hommes célèbres de l’Alsace, Rixheim, t. I, 1909, p. 575-576 ; O. Hendriks, « Gerardus Geldenhouwer Noviomagus (1482-1542) », Studia catholica, 31, 1956, p. 129-149, 176-196 ; Neue Deutsche Biographie, VI, 1964, p. 170 ; C. Augustijn, « Gerard Geldenhauer und die religiöse Toleranz », Archiv für Reformationsgeschichte, 69, 1978, p. 132-156, et les préfaces du même à ses éditions des deux écrits d’Erasme dans « Erasmus Desiderius Roterodamus » Opera omnia, t. IX-1, Amsterdam, Oxford, 1982, p. 263-425, et de celui de Bucer dans « Martini Buceri », Opera latina, I, Leiden, 1982, p. 59-225 ; Dictionnaire d’histoire et de géographie ecclésiastiques, 20, 1983, col. 308-309 ; Contemporaries of Erasmus, ed. P. Bietenholz, vol. 2, Toronto, 1986, p. 82-84.
Jean Rott (1988)