Préteur royal de Strasbourg, (★ Paris 1699 † 1776).
Fils de Louis Gayot, issu d’une famille venue en 1400 de Bologne à Lyon, commissaire des guerres de Strasbourg (1703) puis commissaire ordonnateur à Nice (1708), commissaire provincial en Basse-Alsace (1712) et subdélégué de l’intendant Le Pelletier de la Houssaye, et de la fille naturelle du Grand Dauphin, et de Françoise Pitel de Longchamp, comédienne dite La Raisin (1661-1721) ; de cette ascendance, Gayot garda un goût certain pour le théâtre et les choses de l’esprit que trahissent sa bibliothèque et sa correspondance avec Andrieux, agent de la ville de Strasbourg à Paris. ? 1730 Anne Marie Baron, d’une famille d’administrateurs originaires du village d’Autigny près de Joinville. Après ses études de droit, Gayot fut adjoint à son père comme administrateur militaire : approvisionnements, fournitures, quartiers d’hiver ; il releva le titre de commissaire à la mort de Louis en 1738 et accompagna les armées en Allemagne sous la direction des intendants d’Alsace, de la Grandville et de Lucé. Il connut l’Empire et les régions frontières. En 1761, il succèda à l’abbé de Règemorte en qualité de préteur royal de Strasbourg mais ne sera « installé » que le 3 novembre 1763. En 1755, avec son fils et son frère, il a été immatriculé dans le corps de la noblesse de Basse-Alsace. Entre 1766 et 1768, il fut l’agent de Choiseul auprès du Magistrat pour la mise en œuvre du plan Blondel. En 1767, appelé à Versailles comme chef des bureaux du ministère de la Guerre, il fut nommé conseiller d’État et intendant général des armées du roi, mais ne sera définitivement remplacé à Strasbourg qu’à la mort de son fils en 1769.
Sitzmann, Dictionnaire de biographie des hommes célèbres de l’Alsace, Rixheim, t. I, 1909, p. 571 ; I. Streitberger, Der königliche Prätor von Strassburg 1685-1789. Freie Stadt im absoluten Staat, Wiesbaden, 1961, p. 201-205 ; G. Livet, « Institutions et Sociétés », Histoire de Strasbourg 1981, t. 3, p. 292-296 ; J.-D. Ludmann, Histoire de Strasbourg, III, p. 477, 488 ; Himly, p. 74 et 111 ; Encyclopédie de l’Alsace, VI, 1984, p. 3275-3276.
† Georges Livet (1988)