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GAYLING d’ALTHEIM

Famille noble de fonctionnaires et d’administrateurs des comtes de Hanau-Lichtenberg (Pl). Originaires de Hesse, comme les comtes de Hanau, ils se nommaient « von Altheim » d’après un village situé près de Babenhausen, où ils étaient propriétaires. Ils apparurent en Alsace pendant la guerre de Trente ans avec Heinrich Christoph Gayling, général de cavalerie. ∞ 1629 à Bouxwiller Eva Maria von Sulz, issue d’une vieille famille de baillis des comtes de Hanau à Bouxwiller. Leur unique fils, Philippe Henri (1630-1679 ou 12.7.1684), fut admis à la noblesse immédiate d’Empire de Basse Alsace. En 1773, ses descendants furent reconnus barons par Louis XV.

  1. Philippe Christophe,

président de la Régence du comté de Hanau-Lichtenberg (★ 1654 † Strasbourg 28.7.1705).
Fils de Philippe Henri Gayling d’Altheim, et de Marthe Salomé Boecklin de Boecklinsau. ∞ I 4.3.1685 à Strasbourg Marie Madeleine de Fleckenstein († 1688) qui lui apporta les villages de Zutzendorf et de Weiterswiller ; ∞ II 28.5.1691 à Strasbourg Anne Marie Wurmser de Vendenheim († Strasbourg 6.6.1722). Philippe Christophe acheta un deuxième quart du village de Buswiller et prépara les contrats d’achat pour la deuxième moitié de ce village. L’achat lui-même fut réalisé par ses fils. Ceux-ci étant devenus par là seigneurs du village entier, y contruisirent un château de campagne, où habitèrent deux d’entre eux, Chrétien Frédéric, président de la Régence palatine à Bischwiller et Ribeauvillé (1696-1760) et Frédéric Jacques (1704-1769). ? 1739 Augusta Eléonore von Doeben ; 4 enfants, dont Louis Guillaume Frédéric © 2, Christian Henri © 3.

Portrait à Ebnet, Bade.

  1. Louis Guillaume Frédéric,

seigneur de Buswiller, président de district (★ Buswiller 9.9.1740 † Wallerstein, Souabe, 29.7.1804). Petit-fils de 1. Célibataire. Cornette au régiment de Nassau-Hussards en 1755, il prit part à la guerre de Sept ans (1756-1763) et y devint capitaine. En 1764, son père étant devenu infirme, il retourna à Buswiller pour gérer ses biens. Grand-maître des Eaux et Forêts du comté de Hanau-Lichtenberg, il se voua pendant sept années à ce service et hérita les droits seigneuriaux paternels en 1769 : seigneur de Buswiller, avec droits féodaux à Breuschwickersheim, Niedermodern, au Wasenberg, à Weiterswiller et Zutzendorf entre autres. En 1796 son régisseur dit de lui : « Sa conduite comme seigneur fut marquée par le souci de la plus grande justice. À ses frais, il fit de nombreux essais de nouvelles cultures, telles que celle du trèfle ». Membre de l’administration provinciale en 1788. Il fut aussi électeur perpétuel nommé par l’assemblée primaire. À la création des districts, il fut élu président de celui de Haguenau et le resta jusqu’au 28 août 1792. Les Jacobins firent alors suspendre les membres du Directoire du district de Haguenau sans les avoir entendus. Taffin et Prost auraient nourri des intrigues contre Gayling dans les clubs, mais ne purent empêcher sa nomination comme membre du conseil général du district de Haguenau en décembre 1792. Gayling avait été monarchiste constitutionnel et avait défendu la royauté : en conséquence le commissaire Clauer du canton de Bouxwiller l’accusa le 21 juin 1793 de correspondance avec des émigrés et de propos contre-révolutionnaires. Gayling fut arrêté, mais Euioge Schneider © et Silberrad, juge du tribunal criminel, l’innocentèrent le 24 juin. Ayant échappé au complot tramé pour sa perte, Gayling continua ses fonctions. Mais ses adversaires s’acharnant contre lui, il profita de l’invasion ennemie pour se retirer en novembre 1793 à Karlsruhe. Ayant été porté sur la liste des émigrés le 4 messidor an II, il demanda sa radiation le 22 fructidor an III, ce qui lui fut refusé le 5 floréal an VI. Ses biens furent vendus, le château de Buswiller démoli par les acquéreurs. Il finit pauvrement, malgré ses titres de colonel, grand veneur, grand bailli, conseiller intime et président de chambre de la cour de Hanau.

Archives privées du château d’Ebnet à Fribourg-en-Brisgau (Gayling 145/Hefele B 299 ; Gayling 149/Hefele B 48), avec portrait. Portrait à Ebnet, Bade.

  1. Christian Henri,

ministre d’État et des Finances de Bade (★ Bouxwiller 11.10.1743 † Karlsruhe 13.1.1812).
Frère de Louis-Guillaume-Frédéric Gayling ©. ∞ 19.7.1773 Françoise Augusta Wilhelmine de Berstett. Études secondaires au gymnase de Bouxwiller, études de droit aux universités de Strasbourg et Göttingen (1764). La même année il devint assesseur à la Régence de Deux-Ponts. En 1767 il entra au service du margrave Charles Frédéric de Bade à Karlsruhe, comme conseiller aulique, puis comme conseiller intime. Nommé en 1772 chambellan et ambassadeur à Saint-Petersbourg, il passa en 1793 au service des finances du pays de Bade, comme vice-président du Conseil et conseiller ecclésiastique. Président de la chambre des Finances du pays de Bade en 1776, ministre d’État et des Finances en 1803. En 1807 il demanda à se démettre du portefeuille des Finances, confié à partir de ce moment à un autre Alsacien, le baron Frédéric de Turckheim ©. Gayling devint alors ministre de la Justice. Mais en 1811, après la retraite de F. de Turckheim, il dut reprendre les Finances tombées dans un état lamentable par suite de la participation du duché de Bade aux guerres napoléoniennes. Ses descendants vivent encore à Fribourg-en-Brisgau.

Generallandesarchiv Karlsruhe, Abt. 48, Correspondenz Christian Henri Gayling von Altheim ; M. von Lersner, Ahnenreihe der Freiherrn Gayling von Altheim, ms au Cercle généalogique d’Alsace ; Lehr, t. 2, p. 185-192 ; Fr. v. Weech, Badische Biographien, Karlsruhe, 1881, p. 558 ; J. Rathgeber, Der grosse Markgraf und seine elsässischen Minister, Strasbourg, 1887, p. 27-32 ; Sitzmann, Dictionnaire de biographie des hommes célèbres de l’Alsace, Rixheim, t. I, 1909, p. 568-571 ; Baden, Land, Staat, Volk, 1806-1871, Karlsruhe, 1980, t. 3, p. 226-227 ; Encyclopédie de l’Alsace, VI, 1984, 3275.

Portrait au Musée alsacien de Strasbourg.

Alexandre Kraemer et Christian Wolff (1988)