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GAULMIER Jean

Professeur de lettres à l’Université de Strasbourg (? Charenton-du-Cher 1905). Après son baccalauréat (1921) il poursuivit ses études à la Sorbonne et à l’École des Langues orientales et, poussé par une vocation de recherches sur le monde arabe, partit en 1927 pour la Syrie, où il occupa successivement plusieurs postes dans l’enseignement syrien, à Hama (1929-32), puis à Damas (1932-34), enfin à Alep (1934-42). Engagé en 1942 dans les Forces Françaises Libres, il se vit confier par le général de Gaulle la direction de l’information et radiodiffusion de la France combattante à Beyrouth (1942-44). Après un intérim à la direction de Radio-Alger, il retourna à Beyrouth, où, de 1945 à 1951, il a été professeur à l’École supérieure des Lettres. Il y rédigea alors une thèse sur Volney, grand observateur du Proche-Orient. (L’idéologue Volney (1757-1820), Beyrouth, 1951, Thèse Lettres, Paris, 1949. Nommé chargé d’enseignement en 1951, J. Gaulmier a été titularisé dès 1953 comme professeur à la faculté des Lettres de l’Université de Strasbourg, où il a marqué toute une génération d’étudiants. Élu en octobre 1970 à la Sorbonne, il a pris sa retraite comme professeur émérite en 1976. Parallèlement il a mené à bien une série de travaux d’érudition et de critique. Signalons pour les études : De Gaulle écrivain ; L’univers de Marcel Jouhandeau, Paris, 1959 ; Un grand témoin de la Révolution et de l’Empire Volney, Paris, 1959 ; Spectre de Gobineau, Pauvert, 1965 ; Michelet, (Goll. Les écrivains devant Dieu), Bruges, 1968 ; Gobineau et sa fortune littéraire, Saint-Médard-en-Jalles, 1971. Ajoutons des contributions à différentes Histoires de la littérature française et Encyclopédies, et des éditions d’ouvrages divers. Il s’est surtout attaché à réhabiliter la mémoire de Gobineau, en exploitant le très riche fonds d’inédits que conserve la Bibliothèque nationale et universitaire de Strasbourg, et a dirigé l’édition des Œuvres de Gobineau dans la Pléiade (3 volumes, Paris, 1983-87). Au fil de son enseignement et de ses recherches il a été amené à écrire de nombreux articles et comptes-rendus, concernant pour l’essentiel la littérature du XIXe siècle. L’œuvre de J. Gaulmier ne se limite pas à ces travaux universitaires. Dans sa jeunesse il s’était d’abord tourné vers la carrière littéraire, avec un succès que la guerre est venue interrompre. En 1932 il publia Matricule huit, après Terroir en 1931. Tout récemment il a eu la surprise de voir ces ouvrages redécouverts et réédités par Jean-Claude Lattès : Terroir, 1984 ; Matricule, 1985 ; et Hélène ou la solitude, 1986. J. Gaulmier est titulaire de nombreuses distinctions : Mérite syrien, Mérite libanais, officier de l’Ordre libanais du Cèdre, médaille de la Résistance, médaille de la France Libre, officier de l’Instruction publique, officier de la Légion d’honneur.

Les ouvrages principaux de Jean Gaulmier ont été cités dans le corps de cet article. Précisons cependant qu’il a rédigé l’étude sur la période 1790-1815 dans l’Histoire de la littérature française d’A. Adam, Paris, 1967 ; les chapitres sur les Idéologues, sur Béranger et P.-L. Courier dans celle d’Abraham et Duchet, t. IV, Paris, 1972 ; les articles Ibn-Shahin de l’Encyclopédie de l’Islam, Gobineau et Renan de l’Encyclopaedia Universalis, Paris, 1972-73 ; Gobineau de l’Encyclopédie Larousse. Parmi les éditions signalons encore le Voyage en Egypte et en Syrie de Volney, Paris, 1959 ; Les Filles du feu de G. de Nerval, Paris, 1956 ; les Nouvelles asiatiques de Gobineau (prix du Syndicat des critiques pour la meilleure édition 1966), la Vie de Jésus de Renan, Paris, 1974 ; l’Ode à Fourier d’A. Breton, Paris, 1961 ; Le Crève-Cœur d’Aragon, Beyrouth, 1942. Parmi les articles mentionnons la contribution au numéro de Saisons d’Alsace du printemps 1963 consacré à Erckmann-Chatrian : « Notre élément qui est le peuple… », et « Gobineau et Strasbourg. Un trésor de la Bibliothèque nationale et universitaire de Strasbourg : la collection Gobineau », Saisons d’Alsace, 1966.

Charles Grandhomme (1988)

† Paris 11.11.1997

Jean Gaulmier , Jean (1905-1997) », Dictionnaire de la France libre, Robert Laffond, coll. « Bouquins », 2010, p. 679.

Philippe Legin (janvier 2019)