Skip to main content

GASSER Amand

Pharmacien-botaniste, philanthrope, (C) (★ Neuf-Brisach 3.6.1832 † Mantoche, Haute Sâone, 2.11.1899).

Fils de Joseph Napoléon Gasser (★ Soultz 29.6.1806), et de Prospérine Catoire d’Alincourt. ∞ 25.2.1862 à Colmar Émilie Frédérique Charlotte Saigey, fille de Charles Louis Saigey, juriste, et d’Annette Rémy ; un fils, Auguste Louis Joseph © (★ 22.3.1863), une fille, Marie Emma Louise (★ 12.5.1866) ∞ 1889 J.-B. Munsch, notaire à Mantoche. Son père, professeur à Neuf-Brisach, puis à Ribeauvillé, puis directeur d’école secondaire à Soultz, devint en 1840 directeur de l’école primaire supérieure à Guebwiller. D’abord élève de son père, Gasser entra en 1846 au collège de Remiremont, puis fit sa philosophie au collège de Colmar. Passionné de sciences de la nature, il opposa un refus obstiné à son père, qui le destinait à une carrière administrative dans les contributions. Celui-ci céda et le plaça comme élève chez Béchamp ©, pharmacien à Strasbourg et professeur de l’École de pharmacie. Il suivit des cours de Pasteur ©, et de Kirschleger © qui développa encore son goût pour la botanique. Interne en 1854 à l’hôpital de Strasbourg, difficilement sauvé du choléra qu’il y avait contracté, il obtint en 1855 la direction de la pharmacie de l’asile de Stephansfeld. Muni du diplôme de pharmacien, il s’établit en 1857 à Soultz. Gasser créa quelques bons médicaments originaux, composa un thé purgatif, un thé pectoral, mais refusa de lancer des spécialités commerciales, activités qu’il considérait comme étant une « exploitation de la misère humaine ». Ses préoccupations sociales le firent nommer trésorier du bureau de bienfaisance de Soultz, où il était conseiller municipal, très estimé malgré son opposition au maire, le baron de Heeckeren d’Anthès ©. Comme il s’occupait de l’amélioration des conditions sanitaires et de la salubrité des logements d’ouvriers, on l’appelait père des pauvres et il devint membre du Conseil d’hygiène du Haut-Rhin. Parmi ses préoccupations figura la promotion de la pratique de la gymnastique : il présida la Société de gymnastique de Soultz, fondée en 1860, une des premières de France. En 1864, il devint membre de la Société médicale du Haut-Rhin. Dans sa pharmacie il forma 14 pharmaciens, donna des leçons de sciences naturelles, de mathématique et de latin à des élèves qu’il préparait à l’examen de grammaire. Il composa des Tableaux de Botanique pour l’intelligence de la flore vogéso-rhénane de Kirschleger, illustrés de sa main, 103 pages grand format, inédites, ainsi que des Tableaux de géologie, conservés par Richard Bischoff, pharmacien à Guebwiller. Il recueillit avec son fils un herbier de plus de 2000 plantes, presque toutes alsaciennes, et une collection géologique et minéralogique renfermant à peu près toutes les roches vosgiennes. Il y ajouta une collection d’insectes. Herbier et collections furent confiés au musée de Gray, Haute-Saône, car souffrant de la goutte, il avait cédé sa pharmacie en 1882 et quitté Soultz après le décès de son épouse en 1892 pour s’établir chez son gendre, notaire à Mantoche. Il y créa la Société grayloise d’histoire naturelle et d’archéologie, qui devint la Société grayloise d’émulation. Sous son impulsion naquit encore la Fanfare de Mantoche, et ce n’est que sa mort inopinée qui mit fin à son inlassable activité.

R. Maire, « Amand Gasser, notice biographique », Bulletin de la société grayloise d’émulation, n° 3, 1900, p. 16-28 (avec portrait) ; G. Bischoff, « Amand Gasser », Journal der Pharmacie in Elsass-Lothringen, n° 1, 1900, p. 24 ; A. Gasser, Livre d’or de la ville de Soultz, 1909, p. 210-212.

Gonthier Ochsenbein (1988)