Musicien, compositeur (★ ? † Strasbourg 12.10.1779). ∞ Anne Courtois († Strasbourg 11.8.1780). Les archives de la collégiale de Beaune indiquent qu’une convention fut passée pour six années le 12 février 1751 avec le sieur Garnier, maître de musique, « attendu les bons témoignages qui ont été rendus de sa capacité », afin qu’il s’occupât des six enfants de la maîtrise, leur apprît le chant à tous et, aux deux plus doués, la composition et les instruments ; il devait remettre chaque année au chapitre « les partitions d’une Messe, d’un Psaume ou Motet, d’une Hymne, d’un Magnificat, le tout de sa composition ». Il ne semble pas s’être acquitté avec rigueur de ses tâches d’éducateur et fut congédié le 3 août 1752. Le 20 juin 1760, succédant à Paul de Villesavoye, Garnier fut nommé maître de chapelle du prince-évêque de Strasbourg, Louis Constantin de Rohan, à la tête d’un ensemble qui allait devenir la seconde chapelle de France après celle de Versailles et qu’il dirigea notamment le 20 décembre 1765, lors du Requiem solennel exécuté pour la mort du Dauphin. En 1766, il dédia au Grand Chapitre de la cathédrale une Messe à Timballes et à Trompettes « reçue, affirme-t-il dans sa dédicace, avec un applaudissement général du public » et composée à la manière d’une cantate avec chœurs, ariettes, duos, trios et récitatifs, genre de prédilection des maîtres de chapelle protestants du Temple-Neuf et particulièrement de son contemporain, J. F. Bruck. Il composa des messes a capella ou pour chœur et orchestre, et des motets pour soli, chœurs à cinq voix et orchestre d’une grande qualité musicale. Il céda son poste le 24 avril 1769 à F. X. Richter ©.
Ch. Bigame, La musique à Notre-Dame de Beaune, Beaune, 1878 ; F.-X. Mathias, « Franz-Xaver Richter, Kappelmeister am Strassburger Münster von 1769-1786 », Caecilia, 1907 ; Sitzmann I, 564 ; Vogeleis, p. 656 ; Die Musik in Geschichte und Gegenwart IV, 1955, col. 1395 ; H. Riemann, Musik Lexikon I, 1959, p. 587 ; M. Honegger, Dictionnaire de la musique, Paris, 1979, p. 3267. Arch. Dijon, document G 2549, fol. 198 sq.
Jean Happel (1988)
