Chirugien militaire, professeur à l’Hôpital militaire d’instruction de Strasbourg puis du Val de Grâce, historien de la médecine militaire (★ Fontoy, Moselle, 19.12.1772 † Vaugirard, Paris, 27.1.1861).
Fils de Louis Gama, boulanger-aubergiste (★ Chesny 1721 † Fontoy 1797), et de Jeanne Raimond (★ 1734 † Fontoy 1795). À la Révolution, Gama entra dans le service de Santé militaire, où il accéda aux grades de chirurgien-major 3e classe le 21 décembre 1794 et de chirurgien-major le 12mai 1807. Affecté aux armées de la Moselle et du Rhin, il participa ensuite sous l’Empire aux campagnes de Prusse, de Pologne et d’Espagne qui lui valurent sa nomination comme chirurgien principal d’armée le 16 juillet 1813. Un an plus tard, il soutint à Montpellier, le 31 août 1814, une thèse de doctorat en médecine à propos De la dilatation des plaies d’armes à feu et de l’extraction des corps étrangers qu’elles peuvent contenir. Devenu chirurgien en chef, il fut, du 14 février 1816 à novembre 1824, le premier professeur à l’Hôpital militaire d’instruction de Strasbourg, fonction qui fut interrompue pendant l’année 1823 par son affectation comme chirurgien en chef de l’armée d’Espagne. À son retour de campagne, il se vit confier la direction de l’Hôpital militaire d’instruction du Val-de-Grâce, où il fut professeur à partir du 2 novembre 1824. Admis à la retraite le 3 avril 1840, il s’intéressa à l’historique du service de Santé militaire français. Il resta préoccupé par son amélioration et proposa une réorganisation de celui-ci.
Parmi ses travaux, il faut relever : Discours prononcé à l’Hôpital militaire d’instruction de Strasbourg le 12 novembre 1822, dans la séance publique destinée à la distribution des prix, Strasbourg, 1822 ; Discours prononcé à l’hôpital militaire d’instruction du Val-de-Grâce le 16 octobre 1827, dans la séance publique destinée à la distribution des prix, Paris, 1827, 52 p. ; Traité des plaies de tête et de l’encéphalite principalement de celle qui leur est consécutive, Paris, 1835, 616 p., ouvrage dans lequel sont discutées plusieurs questions relatives aux fonctions du système nerveux ; Esquisse historique du service de santé militaire en général, et spécialement du service chirurgical depuis l’établissement des hôpitaux militaires en France, Paris, 1841, 718 p. ; Proposition d’un projet de loi pour la création, 1° d’un directoire des hôpitaux militaires avec ses divisions ou dépendances, 2° d’un nouveau corps de médecins militaires, Paris, 1846, 256 p. ; Service de santé dans l’armée, mémoire justificatif du décret du 3 mai 1848, réorganisant ce service, Paris, 1848, 15 p. ; Esquisse historique de Gutenberg, Paris, 1857, 59 p. ; un ouvrage traitant De l’utilité des citernes dans les établissements militaires ou civils et les maisons particulières, Paris, 1859, 64 p. et Paris, 1860, 56 p.
C. Sachaile, Les médecins de Paris jugés par leurs œuvres, Paris, 1845, p. 313 ; A. Dechambre, Dictionnaire encyclopédique des sciences médicales, t. 6, 1882, p. 617 ; Berger-Levrault, Annales des professeurs des académies et universités alsaciennes 1523-1871, Nancy, 1890, p. 80 ; J.-L. Rouds, Histoire de l’école impériale du service de santé militaire instituée en 1856 à Strasbourg, Paris, 1898, 707 p. ; Biographisches Lexikon der hervorragenden Aerzte aller Zeiten und Völker, II, 1962, p. 677 ; Dictionnaire de biographie française, XV, 1980, 286.
Marie-Odile Stempfer (1988)