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GALLINARIUS alias HENLIN Jean

Humaniste (★ Heidelberg ou Durlach 1475 † après 1525). Immatriculé en 1495 à l’Université de Heidelberg, il y fut élève de Wimpheling dont il devint l’ami. Bachelier puis maître ès arts, il joua dans la deuxième édition de l’Adolescentia, l’une des œuvres maîtresses de son professeur, un rôle important (1505). Il se servit de cet ouvrage dans l’enseignement qu’il fut chargé d’assurer, si nous en croyons Thomas Wolff ©, à l’école du chapitre de Saint-Pierre-le-Jeune à Strasbourg. Il fut en relations épistolaires avec Conrad Carlon, écolâtre de la collégiale et recteur de la paroisse de Sélestat. Carlon pourrait avoir appelé l’élève du Sélestadien Wimpheling à diriger l’établissement scolaire rattaché à Saint-Pierre-le-Jeune. Le prieur de Maria Laach, Butzbach, dit que Gallinarius était le précepteur très attentif de la jeunesse étudiante (ou studieuse) à Heidelberg. Gallinarius se fit inscrire à l’Université de Fribourg en 1507, à celle de Cologne en 1509 ; il ne semble avoir conquis de grade ni à l’une, ni à l’autre. Il mit à profit la protection que voulurent bien lui donner ses amis influents pour obtenir des bénéfices ecclésiastiques. Prêtre incardiné au diocèse de Strasbourg dès 1507, il devint vicaire perpétuel de la cure de Scherwiller, sans y résider ; chanoine puis doyen de la collégiale de Saint-Léonard près de Boersch en 1512, il céda sa prébende à Sébastien Wurmser, de la grande famille patricienne, dont il a pu être le camarade à Fribourg. En cour de Rome, il se fit accorder le droit de prélever une pension de 10 florins sur les revenus de la paroisse de Bouxwiller (1512). En 1516, il était à Brisach sans doute comme curé ; il chercha à quitter cette ville dont il supportait mal le climat ; en 1521, il fut l’un des cinq clercs proposés au Magistrat de Sélestat par Wimpheling pour lui succéder à la chapellenie de Sainte-Catherine ; ce projet n’aboutit pas ; en 1525, Gallinarius était encore à la tête de la cure de Brisach qu’il voulut céder au curé de Rhinau. Après cette date, la trace de Gallinarius se perd. L’homme, que Wimpheling dans une lettre de recommandations, qualifie de bon et d’honnête a su se faire des amis dans les milieux littéraires ; il a gagné l’amitié de Ringmann © et de Jacob Sturm ©. En 1512 il fit paraître chez Hupfuff © sa traduction en allemand du Palinurus de Lucien, travail dont il a eu l’idée pendant un voyage sur le Rhin et la Moselle, en compagnie de Reinhard de Hanau, chanoine de Trêves et de Cologne. Le livre est dédié à la belle-sœur du chanoine, épouse du margrave de Bade. Reinhard, qui était également chanoine à Strasbourg, avait été étudiant à Fribourg en même temps que Gallinarius. Celui-ci, sans doute bon connaisseur de l’antiquité classique, n’a pas été moins habile à se servir de ses relations pour sa carrière qu’empressé à servir les belles lettres.

Archives départementales du Bas-Rhin, H 2323 et p. 1414 ; Archives du Vatican, Reg. Suppl. 1506 V, Reg. Latran 1297, f 41 ; f. 252 et s. ; A. Riegger, Amoenitates Friburgenses, Ulm, 1775, p. 183, 215, 255 ; Ch. Schmidt, Histoire littéraire de l’Alsace, Paris, 1879, II, p. 80 et 92 ; P. Kalkoff, « J. Wimpheling und die Erhaltung der katholischen Kirche in Schlettstadt », Zeitschrift für die Geschichte des Oberrheins, 1897/1898, p. 614 : J. Kindler von Knobloch, Oberbadisches Geschlechterbuch, Heidelberg, 1898, I, p. 423 ; J. Knepper, J. Wimpheling, Freiburg i. Br., 1902 ; Sitzmann, Dictionnaire de biographie des hommes célèbres de l’Alsace, Rixheim, t. I, 1909, p. 558-559 ; O. Herding, Wimphelings Adolescentia, Munich, 1965.

† Francis Rapp (1988)