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FURSTENBERG Anne Alexandrine (Anna Alexandria)

(★ 5.11.1503 selon Rocholl, 18.2.1504 selon Kindler von Knobloch † 11.5.1581).

Fille de Wolfgang de Furstenberg ©. ∞ 10.8.1522 Ulrich IX de Ribeaupierre ©. Neuf enfants dont Elisabeth ? Jean de Heideck (1523.1554), Jeanne Georges Truchsess de Waldbourg (1525-1569) et Eguenolphe (1527-1585) ©. Devenue veuve en 1531, Anne Alexandrine de Furstenberg assura l’éducation de ses enfants, notammment Eguenolphe qui devait hériter de la seigneurie de Ribeaupierre après la mort de son grand père Guillaume II © († 1547) et de son oncle Georges († 1548). Ses sympathies pour la Réforme s’expriment plus ouvertement à partir des années 1550 ; elle entretint des relations avec Mathias Erb ©, surintendant ecclésiastique de Riquewihr, qui vint demeurer à la cour de Ribeauvillé en 1562 et lui dédia plusieurs de ses œuvres (notamment en 1568), ou avec le prédicateur Nicolas Koenig, et correspondit avec Bullinger (1563). Les influences zwingliennes paraissent avoir été prépondérantes, du fait de ce dernier ou de son ami Walther, dont la plupart des œuvres étaient conservées au château, d’autres théologiens comme Pennarius, recommandé par Erb, ou le pasteur J. Wolf, formé à Zurich grâce à une bourse des Ribeaupierre. La bibliothèque municipale de Colmar conserve plusieurs textes religieux écrits par Anne-Alexandrine, des prières dédiées à Eguenolphe (1553), une version rimée des dix commandements ainsi qu’une Mütterliche Vermahnung der Gräfin Anna Alexandria von Rappoltstein an ihren Sohn Egenolf (1562) destinée à servir de préface au journal qu’Ulrich IX avait tenu pendant la Guerre des Paysans. En 1525, la comtesse avait été particulièrement impressionnée par les événements ; elle avait fait couper les cordes des potences de Riquewihr, pour empêcher l’exécution de paysans. En 1562, elle recommande le pardon des injures, dans un esprit chrétien. Les sympathies réformatrices manifestées par Ulrich IX ont été maintenues grâce à elle. Ce n’est qu’en 1580 que la « doctrine de l’Évangile » dont se réclamaient les Ribeaupierre s’est confondue avec la Confession d’Augsbourg.

Alsatia (1862-1864), p. 51-94 ; H. Rocholl, Anna Alexandria, Herrin zu Rappoltstein, eine evangelische Edelfrau aus der Zeit der Reformation im Elsass, Halle. 1909 ; L. Süss, Geschichte der Reformation in der Herrschaft Rappoltstein, Saverne, 1914 ; L. Baillet, « La bibliothèque du pasteur G. Pennarius », Bulletin de la Société d’Histoire et d’Archéologie de Ribeauvillé, 1961, p. 51-63 ; L. Baillet. « La bibliothèque des seigneurs de Ribeaupierre, humanistes alsaciens », Les lettres en Alsace, Strasbourg, 1962. p. 109-119 ; L. Baillet, « La Guerre des Paysans, un cas de conscience dans la famille de Ribeaupierre », Bulletin philologique et historique, année 1967, p. 356-437.

Lina Baillet et Georges Bischoff (1988)