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FUKS Simon

Grand rabbin, (I) (★ Dobjyn, près de Poznan, 9.4.1911).

Fils d’Isaac Fuks, sacrificateur rituel, et d’Anne Pozner. ∞ 1936 Raymonde Joseph de Neuwiller-lès-Saverne, quatre enfants. Enfance à Genève, qu’il quitta à l’âge de 13 ans pour le Talmud Tora de la rue Vauquelin à Paris. Après le baccalauréat, séminaire rabbinique de Paris. Études interrompues par un séjour à Genève durant lequel il a suivi des cours à la faculté de Théologie protestante (exégèse biblique, psychologie religieuse, histoire des religions) et à la faculté des Lettres (anthropologie, littérature, philosophie). Retour au séminaire rabbinique de Paris avec, parallèlement, des études en Sorbonne et au Collège de France (épigraphie sémitique, syriaque, assyrien). Diplômé rabbin en 1934. Après son service militaire, son goût l’aurait porté à poursuivre ses études dans le domaine des langues de l’ancien Orient et à faire une carrière universitaire, mais les nécessités matérielles de la vie le contraignirent à poser sa candidature à un poste de rabbin. C’est ainsi qu’il fut nommé rabbin de Wintzenheim et chargé de l’enseignement religieux des enfants de Colmar (1935-1939). A la déclaration de la guerre, il fut mobilisé comme aumônier du 16e corps d’armée, participa à l’offensive en Belgique, au repli sur Dunkerque et à l’embarquement sur un bâtiment anglais. Après un bref séjour en Angleterre, il se retrouva en Bretagne, mais fut fait prisonnier aux environs de Rennes. Libéré en février 1941, il rejoignit la zone libre et fut nommé rabbin du Lot-et-Garonne à Agen. Aidé par sa femme, dont il faut souligner le dévouement, il s’attacha à cacher les enfants ou à les faire passer en Suisse, à faire sortir, souvent par ruse ou à l’aide de faux papiers des internés des camps de Casseneuil et de Rivesaltes menacés de déportation. Lorsqu’on vint l’arrêter, il se cacha et réussit à fuir, déguisé en femme. Fin mai 1943, il passa en Suisse avec son épouse. Il assista le rabbin de La Chaux-de-Fonds. En mai 1945 il se trouva à Colmar et on lui confia l’intérim des fonctions de grand rabbin de Colmar et du Haut-Rhin. Il fut titularisé en 1947. C’est ainsi qu’il dirigea la reconstitution des communautés du Haut-Rhin, aussi bien sur le plan matériel que sur le plan spirituel. Il a pris sa retraite en juin 1986. Chevalier de la Légion d’honneur.

L’œuvre écrite de Simon Fuks est négligeable. Il aime citer rabbi Mena’hem Mendel de Kotzk « Le plus beau discours est celui que l’on n’a pas prononcé » et il ajoute « comment pouvoir écrire lorsqu’on sent qu’on a encore tant à apprendre ».

Robert Weyl (1988)

  1. 26.8.2008 à Colmar

Site judaisme.svd.fr (consulté janvier 2019)

Philippe Legin (janvier 2019)