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FUCHS Édouard

Député, (C) (★ Mulhouse 11.2.1896).

Fils d’Émile Fuchs, tourneur en métaux, et de Joséphine Eugénie Dattier, originaire de Moos. ∞ 6.10.1921 à Mulhouse Alice Émilie Wassner, (C) employée de bureau, fille d’Émile Wassner, ajusteur à la Société alsacienne de constructions mécaniques. Fuchs fréquenta l’école des Frères de Mulhouse de 6 à 14 ans, puis travailla comme apprenti dans l’entreprise textile Kuhlmann de Mulhouse, tout en suivant des cours du soir de comptabilité et de secrétariat (1910-1914). Il devint ensuite employé de bureau dans une banque. Formé dans le milieu associatif catholique – son père était responsable d’une coopérative de consommation et collaborait comme bénévole à la caisse de dépôts et de prêts de la paroisse Saint-Étienne – Fuchs fut très tôt actif dans les associations catholiques. C’est ainsi qu’il fut membre d’un Cercle d’études sociales, destiné à la formation de l’élite des ouvriers et employés, dont le premier fut fondé à Mulhouse par l’abbé Haegy ©. Il fut également membre de l’orchestre paroissial de Saint-Étienne. Mobilisé dès le 21 septembre 1914, il servit en Allemagne, puis sur le front roumain, où il déserta le 1er septembre 1917. Emprisonné dans un camp en Roumanie, puis en Russie (Moscou), il fut rapatrié en France par Mourmansk, Newcastle, Southampton, Le Havre. Il fut alors interné dans le camp pour Alsaciens-Lorrains de Saint-Rambert. Il s’engagea le 22 avril 1918 dans l’armée française et servit en Afrique du Nord dans la musique du 1er régiment de Zouaves. Démobilisé le 19 mars 1919, Fuchs entra dans l’administration des contributions directes, puis exerça la comptabilité dans la banque, l’industrie et le commerce. En 1920, il suivit le Cours chrétien-social de vacances de Strasbourg-Koenigshoffen, organisé pour former des militants sociaux, syndicaux et politiques sur le modèle des cours du Volksverein à München-Gladbach. Fuchs devint en 1926 secrétaire départemental permanent de la Ligue des catholiques d’Alsace pour le Haut-Rhin. Il se spécialisa dans la législation sociale. En 1930, il devint secrétaire permanent de l’UPR pour le Haut-Rhin, fonctions qu’il exerça jusqu’en 1936. Lors des élections législatives de mai 1932, il fut présenté par l’UPR dans la circonscription de Mulhouse-Ville. Arrivé en troisième position, derrière le socialiste Grumbach © et le démocrate Wallach ©, il se retira pour permettre l’élection du démocrate au second tour. En mai 1936, il fut élu député dans la circonscription de Mulhouse-campagne au second tour de scrutin et succéda ainsi à Médard Brogly ©, élu sénateur. Inscrit au Groupe indépendant d’action populaire, formé par les députés de l’UPR, les communistes dissidents, Dahlet © et quatre Lorrains, il fut membre de la Commission d’Alsace et de Lorraine, de la Commission de l’hygiène et de la Commission des travaux publics et moyens de communication. Il déposa des propositions de loi sur la famille et sur la constitution du port de Strasbourg en port autonome (loi du 14. 6. 1939). Comme les autres députés UPR, il soutint l’action de Daladier et les accords de Munich. En septembre 1939, il suivit ses administrés évacués à Agen. Le 10 juillet 1940, il vota les pouvoirs constituants au maréchal Pétain. De retour en Alsace en septembre 1940, il travailla comme comptable à la S. A. C. M. à Mulhouse. En janvier 1943, il fut interné au camp de détention de Schelklingen près d’Ulm. Libéré au bout de six semaines, il travailla comme employé à Laufenburg. D’août 1944 au 23 décembre 1944, il fut interné à Saeckingen. Il reprit ensuite son emploi à Laufenburg jusqu’en mai 1945. De 1945 à 1960, Fuchs exerça les fonctions de gérant de la revue L’Alsace illustrée. De septembre 1945 à 1951, il fut conseiller général MRP du canton de Habsheim. En août 1945, il publia dans le Nouveau Rhin Français des articles où il défendait l’idée d’une « Europe pacifique, sociale et chrétienne » à laquelle seraient associés les Allemands. Le 3 novembre 1945, il présenta, à la session du Conseil général, un vœu en faveur du bilinguisme dans l’administration. Fuchs fut membre de la Conférence de Saint-Vincent de Paul, président de l’Association de l’École des Frères de Mulhouse, président du conseil de fabrique de la paroisse du Sacré-Cœur de Mulhouse. Il fut également président de la Caisse primaire de Sécurité sociale, vice-président de la Caisse d’allocations familiales, au titre de la CFTC. Il fut enfin membre du conseil d’administration des hospices civils de Mulhouse. Légion d’honneur en 1958.

État-civil de Mulhouse ; Jean Jolly, dir., Dictionnaire des parlementaires français 1889-1940, t. 5, 1968, p. 1751 ; P.-J. Schaeffer, L’Alsace et l’Allemagne de 1945 à 1949, Metz, 1976 ; Bachmann, Dreyer, Wilsdorf, Les conseillers généraux du Haut-Rhin 1833-1981, Archives départementales du Haut-Rhin, 1981, p. 10 ; C. Baechler, Le parti catholique alsacien. Du Reichsland à la République jacobine (1890-1939), Strasbourg-Paris, 1982.

Christian Baechler (1988)

† Mulhouse 2.1.1992

Assemblée Nationale, base Sycomore (consultée janvier 2019)

Philippe Legin (janvier 2019)