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FRITSCH François Joseph

(★ Zeinheim 15.9.1794 † Jetterswiller 4.4.1839).

Frère de Jean Michel Thiébaut Fritsch ©, et son digne émule. Le siège épiscopal de Strasbourg étant vacant, il fut ordonné prêtre par un autre alsacien illustre, Mgr Colmar, évêque de Mayence, le 14 août 1817. Après un court vicariat à Geispolsheim, il fut nommé le 10. Novembre 1819 à la cure de Jetterswiller dans le canton de Marmoutier. C’est là qu’il manifesta, à l’instar de son frère aîné, un grand intérêt pour la formation du clergé et pour l’instruction de la jeunesse. Son presbytère devait bientôt abriter une « école latine » préparant les jeunes à leur entrée au séminaire. D’après le témoignage d’un de ses élèves, le futur chanoine Michel Humann, recteur de Marmoutier, il y avait jusqu’à trente garçons à la fois, logés en partie chez le curé et chez les habitants. Son grand mérite est d’avoir racheté en 1826, au prix de réels sacrifices, l’antique chapelle de pèlerinage à Reinacker pour y rétablir le culte, ainsi que les bâtiments annexes pour y fixer une communauté de religieuses qu’il allait fonder en 1827. À cette œuvre il consacra toute sa fortune personnelle et s’est vu obligé de solliciter l’aide financière de ses deux frères prêtres. Les nombreuses transactions immobilières, les achats et les échanges de maisons et de terres, souvent désavantageuses pour lui et auxquels il a dû consentir pour réunir autour de la chapelle quelques biens, ont fait qu’à sa mort beaucoup de créances n’étaient pas honorées. Ce fut son frère de Sélestat qui épongea toutes ses dettes, remboursées plus tard par les religieuses grâce à des quêtes publiques faites dans la région. Comme cette jeune congrégation devait être enseignante le curé Fritsch a su intéresser le Père Chaminade, fondateur des Frères Marianistes et supérieur de la Société des Filles de Marie, qui dépêcha six religieuses de Bordeaux pour initier ces demoiselles de Reinacker à la vie religieuse et à la pédagogie. Après des débuts prometteurs, avec l’ouverture d’une école à Zehnacker et la création d’un pensionnat pour filles à Reinacker, l’œuvre péréclita avec le départ en 1828 des sœurs bordelaises appelées à une nouvelle fondation de leur propre congrégation dans les locaux de l’ancien prieuré d’Acey près de Gray et Besançon. La mort prématurée de l’abbé Fritsch obligea finalement les religieuses de Reinacker à faire leur mutation d’enseignantes en sœurs hospitalières et en 1853 elles se sont affiliées définitivement à l’ordre franciscain, sous le titre : « Congrégation des Sœurs Fransiscaines de la Miséricorde de Reinacker ». Enterré dans le cimetière de Jetterswiller le curé Fritsch a été réinhumé le 28 août 1956 sur le cimetière conventuel de Reinacker où sa tombe avec l’épitaphe latine nous rappelle son souvenir.

Chronique familiale de 1887 ; Bulletin ecclésiastique de Strasbourg, 1887, p. 72-76 ; R. Metzger, Histoire de l’église et du pèlerinage de Reinacker, Mulhouse, 1966 ; R. Metzger, « Un souvenir de la famille Fritsch de Zeinheim : le Goettelbrief de 1758, avec des notes tirées de la chronique familiale », Société d’histoire et d’archéologie de Saverne et environs, 1976, p. 56.

Robert Metzger (1988)