Secrétaire et archiviste de la ville de Strasbourg, chargé de missions diplomatiques, (Pl) (★ Strasbourg (Temple-Neuf) 17.9.1590 † 3.5.1640).
Fils de Jean Sébastien Fried, docteur en médecine. 30.4.1616 Ursule Heuss ; 4 enfants dont Johann Jacob, syndic de Strasbourg, et Johann Ulrich, secrétaire du conseil. Les débuts de Fried dans l’administration strasbourgeoise sont mal connus. En mars 1622, il était le commissaire chargé par les XIII d’examiner l’état des archives laissées à l’abandon par suite du décès récent de Clussrath ©. Il soumit le 30 janvier 1624 aux XIII un rapport aussi lucide qu’alarmant sur l’état des différents fonds municipaux, préconisa la confection d’un répertoire général et demanda que le registrator (lui-même) fût déchargé de toutes occupations autres que l’enregistrement et le classement des archives. Son rapport fut approuvé à l’unanimité. Toutefois nous ignorons jusqu’à quel point Fried put faire avancer son travail. En novembre 1627, il se trouvait déjà en mission à Prague. Le 26 avril 1628, Fried fut promu Stadtschreiber de la ville tandis que son adjoint Reinhard Storck lui succédait aux archives. Avant cette promotion, Fried consacrait une bonne partie de son énergie à des missions diplomatiques au service de la ville qui cherchait à ménager au mieux ses intérêts dans le conflit qui opposait la maison d’Autriche aux puissances protestantes, notamment la Suède. La mission à Prague (novembre 1627) visait à obtenir le retrait des troupes impériales cantonnées dans les bailliages ruraux, et à prévenir un éventuel édit de restitution favorable aux institutions catholiques possessionnées à Strasbourg. L’édit fut bel et bien promulgué et signifié aux Strasbourgeois avant que Fried ait pu en prendre connaissance. Dans les années suivantes, nous le retrouvons tantôt auprès de généraux autrichiens à Ensisheim ou à Haguenau, tantôt auprès de leurs adversaires suédois. En février 1632, Fried se rendit à Francfort assurer le roi Gustave Adolphe du soutien strasbourgeois. Le 25 décembre 1632, il obtint du général suédois Horn la cession à la ville des biens confisqués sur le domaine épiscopal. Pour la circonstance, il avait amadoué Horn avec une dague ciselée primitivement destinée à l’archiduc Léopold. Ces voyages n’allaient pas sans risque. En 1634 Fried eut la cuisse brisée à Worms, d’un coup de sabot de cheval, et dut se faire relever de sa mission. Par la suite il semble avoir rempli des fonctions plus sédentaires. Il avait été échevin de la tribu des Francs-Bourgeois (Fribourgeois).
Archives municipales de Strasbourg, Protocole des XIII, 1622, f° 57, 1624 f° 6 v° ; Protocole des XXI, 1628 f° 72 v° ; Série II 28 et passim ; J. Wencker, Apparatus et instructus archivorum, Strasbourg, 1713, p. 20-21 ; Sitzmann, Dictionnaire de biographie des hommes célèbres de l’Alsace, Rixheim, t. I, 1909, p. 530 (avec la date de décès 1641) ; J. B. Ellerbach, Der dreissigjährige Krieg im Elsass (1618-1648), Carspach, 1912-1928 ; J. Gruner, Table d’ancêtres Gruner-Willm, 1982, n° 166 (avec la date de décès 1640) ; P. Greissler, Liste des échevins et des directeurs des tribus de métiers de Strasbourg, 1984; Encyclopédie de l’Alsace, VI, 1984, p. 3215.
Jean-Yves Mariotte (1988)