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FREY André

Recteur du collège des Jésuites de Sélestat, confesseur de la Dauphine (1681-1690). (★ Sélestat 3.6.1631 † Paris 1706).

Fils de Jacob Frey © et de Catherine Bracht. Après des études au collège des Jésuites de sa ville natale, André entra dans la société de Jésus à Mayence, où il fit sa profession le 7 juillet 1653 et poursuivit l’étude de la philosophie. En 1657 il revint à Sélestat et y enseigna la rhétorique et la poésie. Le 25 septembre 1659 il se rendit à Wurtzbourg où il approfondit ses connaissances en théologie et obtint la facultas docendi de la philosophie et de la théologie. Sa bonne connaissance du latin et de l’allemand le fit nommer à la fonction de Socius du père provincial. Le 16 janvier 1678 il retourna à Sélestat pour y prendre la direction du collège jusqu’au 15 mai 1681 date de son départ pour Versailles comme confesseur de la Dauphine. L’histoire de sa nomination à ce poste remonte à 1680. En cette année-là, Marie Anne Christine Victoire fille du prince électeur Ferdinand de Bavière, en route pour rejoindre son fiancé, le grand Dauphin Louis (1661-1771), fils de Louis XIV et de Marie Thérèse d’Autriche, s’était arrêtée à Sélestat. Elle y fut reçue par le recteur Frey. Bossuet, qui faisait partie de la suite de la future Dauphine, celui-ci fut agréablement impressionné par le père Frey et le recommanda au roi pour le poste de confesseur de la princesse. Ce fut le père de La Chaise, confesseur du roi depuis 1675, qui fut chargé de la négociation. Le père Frey vécut ainsi à la cour de Versailles jusqu’à la mort prématurée de Marie Christine en 1690. Il se retira alors dans la maison des Jésuites de Paris. Grâce à ses connaissances à la cour, il put intervenir pour sa ville natale : ce fut ainsi sur sa recommandation que son beau-frère Ehringer fut reçu bourgmestre en 1682, époque où l’entrée au magistrat était soumise à l’influence royale. À noter encore que le grand Dauphin et son épouse accompagnèrent Louis XIV au cours de son voyage en Alsace en 1681 après la capitulation de Strasbourg. Le grand Dauphin revint à Sélestat le 6 septembre 1690 à son retour de Brisach pour inspecter les remparts.

Archives municipales Sélestat, registres paroissiaux, Registre des délibérations et des audiences du Magistrat, XVIIe s. ; Bibliothèque municipale Sélestat, Chronique Jacques Beck, ms 123 (1622-1678), p. 69-113, texte publié en partie par J. Geny et A. Dorlan ; J. Geny, Jahrbücher der Jesuiten, Strasbourg 1896, t. II, p. 409-410 ; J. Geny, Schlettsttatter Stadtrechte, Heidelberg, 1902, t. II, p. 898-900, Schmiedezunftordnungen (1412-1798) ; R. Reuss, L’Alsace au XVIIe s., Paris 1897, t. I, p. 184 ; A. Dorlan, Histoire architecturale et anecdotique de Schlestadt, Paris, 1912, t. 2, chap. VII ; A. Dorlan, « Histoire militaire de Sélestat », Annuaire de la Société des Amis de la Bibliothèque de Sélestat, t. VII, 1957, p. 154 (1642), t. IX, 1959, p. 138 à 139.

Maurice Kubler (1988)