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FREUND Julien

Universitaire, résistant, (C) (? Henridorff, Moselle, 9.1.1921 † 10.9.1993 Strasbourg).

Fils d’Émile Denis Durand de Bousingen (1988) et de Marie Anne Mathis. ? 24.8.1948 Marie-France Kuder, fille du peintre René Kuder © ; deux fils, de formation scientifique. Aîné de six enfants, il est devenu, après des études secondaires terminées au collège de Sarrebourg, secrétaire de mairie dans son village natal, puis instituteur à Hommarting (1939-1940). Le 10 juillet 1940, il fut pris comme otage par l’armée allemande, pendant trois semaines, et à nouveau arrêté, le 11 novembre, par la Gestapo. S’étant évadé, il a gagné, le lendemain, Clermont-Ferrand pour y faire une licence de philosophie à l’Université de Strasbourg repliée. Ses études ont été perturbées par son activité dans la Résistance dès 1941 (mouvement Libération, fondé par Jean Cavaillès). Arrêté à nouveau et malgré son acquittement, il fut envoyé à la centrale d’Eysses, puis interné dans la forteresse de Sisteron d’où il parvint à s’évader en juin 1944 pour rejoindre le maquis.

Au lendemain de la Libération, il a été tenté par le journalisme et la politique, qu’il abandonna assez vite pour préparer l’agrégation de philosophie, passée en 1949. Nommé à Metz (septembre 1949), puis au lycée Fustel de Coulanges (khâgne) de Strasbourg (septembre 1953), il a assumé des responsabilités syndicales (SNES). Il a été appelé à la chaire de sociologie de la faculté des Lettres de Strasbourg en 1965, après un passage au C.N.R.S. Sa thèse, soutenue en 1965, sous la présidence de Raymond Aron, porte sur l’Essence du politique. Désormais, il s’est consacré à son enseignement et à la réflexion philosophique et sociologique, créant un enseignement de polémologie.

En 1979, il a pris une retraite anticipée mais studieuse, joignant à une activité de conférencier celle de conseiller de nombreux groupements professionnels et autres ; c’est avec énergie qu’il soutient les thèses d’une société de liberté, notamment autour de revues tel Der Staat ou de travaux. Parmi les plus marquants, citons : Le Nouvel Âge, 1970 ; Les théories des sciences humaines, 1973 ; Utopie et violence, 1978 ; La fin de la Renaissance, 1980 ; Sociologie du conflit, 1983 ; La décadence, 1984 ; le « Prix européen de l’écrivain d’Alsace », créé à l’initiative de l’Académie d’Alsace et de la délégation du Festival européen des écrivains, lui fut décerné en octobre 1987 dans le cadre du festival organisé à Strasbourg.

Julien Freund, Philosophie et sociologie, 1985, p. 424.

Jacques Schwartz (1988)

† Colmar 10.9.1993.
Charles Blanchet, « Julien Freund (1921-1993). Le maître de l’intelligence du politique et notre ami à l’« enfance éternelle » », Paysans (París), vol. 37, no 221, 1993, p. 7-20.Léon Strass, notice Freund Julien, dans https://maitron.fr/spip.php?article24541 consulté novembre 2023

Philippe Legin (janvier 2019)