Bibliothécaire, résistant (★ Strasbourg 21.1.1907 † Strasbourg 7.5.1976). Fils de Léon Fischer, ingénieur, de Colmar (Pl), et de Fanny Moschkovitch, assistante à la faculté de Médecine (ophtalmologie) (I) de Cherson, Russie. ∞ 19.4.1943 à Clermont-Ferrand Paulette Amoudruz, professeur de philosophie (★ Albertville 18.3.1922), fille de Pierre Célestin Amoudruz, fonctionnaire, et d’Élise Marie Thonon. Après ses études primaires à Sainte-Marie-aux-Mines et secondaires à Mulhouse (où son père dirigeait les tramways), Fischer prépara les licences de mathématiques et de sciences physiques à Strasbourg. Il fut en 1926 l’un des fondateurs de l’Association fédérative générale des étudiants de Strasbourg et du foyer Gallia. La même année, il avait adhéré au Parti communiste. Il poursuivit ses études à l’école supérieure de Chimie de Mulhouse (1928-1930). Après avoir réussi le diplôme supérieur des bibliothèques (1933), il fut bibliothécaire, puis conservateur à la Bibliothèque nationale et universitaire de Strasbourg jusqu’en 1972 et responsable de la section des sciences, puis de celle des langues orientales. À partir de 1940, à Clermont-Ferrand, il participa au camouflage de certains fonds de la Bibliothèque nationale et universitaire de Strasbourg pour éviter leur retour à Strasbourg annexé. Fischer fut à partir de 1941 responsable du Front national et du Front national universitaire pour le Puy-de-Dôme et la Haute-Loire (sous les pseudonymes de Raoul et de Maurice). Dénoncé par l’étudiant traître Mathieu, il fut arrêté par la Gestapo le 4 novembre 1943 dans la salle de lecture de la Bibliothèque municipale et universitaire de Clermont. Incarcéré à la prison militaire, battu et torturé, il tint tête à Blumenkamp, chef de la Gestapo de Clermont-Ferrand qui conclut; «Der Mann ist aus Eisen». Déporté à Buchenwald en janvier 1944, il participa au Comité clandestin international, qui prépara la libération du camp le 11 avril 1945. Il conserva toute sa vie les séquelles des tortures et de la déportation. Membre de la direction nationale de l’association française Buchenwald-Dora. Médaille de la Résistance avec rosette.
Témoignage de Mme Paulette Fischer; Dernières Nouvelles de Strasbourg du 26.12.1927; S. Fischer, «4 novembre 1943. À la prison militaire du 92», De l’Université aux camps de concentration. Témoignages strasbourgeois, Paris, 1947; A. Kirrmann, «Buchenwald, la grande ville», ibid.; Humanité d’Alsace et de Lorraine du 15.1.1947 et du 17.2.1967; G. Lévy et F. Cordet, À nous Auvergne! La vérité sur la résistance en Auvergne 1940-1944, Paris, 1974; Humanité 7 jours du 14.5.1976; Annuaire de l’amicale des anciens élèves de l’École supérieure de chimie de Mulhouse, 1976, p.34-35 (photo); Le Patriote résistant, novembre 1976; Le Serment, juin 1976.
Léon Strauss (1988)
