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FISCHER Franz

Syndicaliste, (C) (★ Zurich, Suisse, 17.10.1877 † ?). ∞ 1908 Maria Knorr (★ Mulhouse 15.6.1873 † ?). Ouvrier de l’industrie textile à Mulhouse, il appartenait au club de discussion de l’association catholique des hommes de la paroisse Sainte-Marie (Maria Hilf) dirigée par l’abbé Haegy ©. A la suite d’une conférence de Giesberts, l’un des leaders du syndicalisme chrétien allemand, il participa le 1.3.1902 à la fondation du groupe local du Syndicat chrétien des ouvriers du textile. L’été suivant, une bourse de la Fondation Léon XII (Leostiftung) lui permit de suivre les cours d’économie politique organisés par le Volksverein für das katholische Deutschlandà München-Gladbach. En avril 1903, il devint le premier secrétaire permanent des syndicats chrétiens pour l’Alsace, le Bade et le Palatinat. Il était alors appointé à la fois par le Gesamtverband der christlichen Gewerkschaften Deutschlands et le Zentralverband christlicher Textilarbeiter Deutschlands. À partir de l’année suivante, il travailla exclusivement pour le Zentralverband. C’est sur lui seul que reposa jusqu’en 1906 la mise en place et le fonctionnement de cette organisation en Haute et en Basse-Alsace, ainsi que la lutte contre les puissants concurrents socialistes. En même temps, F. participait activement aux travaux du comité diocésain du Volksverein. Fondateur du Wahlverein der Katholiken des Kreises Mülhausen (juillet 1903), il en devint vice-président. En 1903, il dut renoncer à une candidature au Reichstag, car il n’avait pas encore été naturalisé, mais il fut conseiller municipal de Mulhouse de 1904 à 1908. En 1907, il fut candidat du Centre alsacien-lorrain à Mulhouse, malgré les réticences de Winterer © à l’égard de cet ouvrier immigré. Il fut membre du comité directeur du Centre alsacien-lorrain (1907-1911). Sa santé précaire l’amena à rechercher un emploi plus sédentaire : le 20 juin 1911, il partit pour Düsseldorf, siège du Zentralverband, dont il allait devenir vice-président. Après 1918, il resta en Allemagne et conserva la même fonction jusqu’en 1933 (avec de longues interruptions dues à la maladie). A plusieurs reprises, il fit des voyages en Alsace et prit la parole dans des assemblées de la Fédération des Syndicats indépendants d’Alsace et de Lorraine (CFTC), notamment en juillet 1922 et le 1er mai 1927. Il revint à Mulhouse, pendant l’annexion de fait, du 22 juillet 1943 au 25 mai 1944.
Archives municipales Mulhouse, Fichier domiciliaire de Mulhouse; Katholisches Vereinsblatt für die Männer-und Jünglingsvereine der Diözese Strassburg, Rixheim, 1900-1911 (en particulier dans le n° du 9.7.1911, C. S(ipp), «Franz Fischer», p.115-116): F. Fischer a tenu la rubrique syndicale de ce journal de 1903 à 1911; W. Rehling, Ein Wort zur Rechtfertigung. Warum ich nicht mehr Beamter deschristlichen Textilarbeiter-Verbandes bin, 1913; Textilarbeiter-Zeitung[…]Organ des Zentralverbandes christlicher Textilarbeiter Deutschlands, Crefeld puis Düsseldorf, 1902-1933; Der unabhängige Gewerkschaftler, Strasbourg des 19.8.1922, 3.1.1927, 23.4.1927, 7.5.1927, 4.6.1927; J. Joos, «Erinnerungen an Dr Haegy», Festschrift Haegy, Colmar, 1930, p.55; C. Bilger, «Dr Haegy und die christliche Arbeiterbewegung im Elsass», ibid, p.426; Cinquantenaire du Cercle des œuvres, Colmar, 1933; Cinquante années de syndicalisme chrétien en Alsace et en Lorraine, Strasbourg, 1952; F. Igersheim, L’Alsace des notables, Strasbourg, 1981; C. Baechler, Le Parti catholique alsacien, Paris, 1982; M. Schneider, Die christlichen Gewerkschaften 1894-1933, Bonn, 1982.

Léon Strauss (1988)