Journaliste, homme politique, (Pl) (★ Strasbourg 5.2.1847 † Strasbourg 14.6.1897). Fils de Gustave Charles Fichsbach ©. ∞ 21.9.1871 Anne Kuss (★ Pfaffenhoffen 1848 † Strasbourg 10.6.1922), fille d’Émile Kuss ©, et d’Anne Gutapfel. Enfants: 1) Berthe Caroline Élise (★ Strasbourg 1874) ∞ 1898 Émile Jeannin, commerçant à Mulhouse; 2) Gustave (★ Strasbourg 25.7.1879 † 24.3.1933) ingénieur, établi en France dès 1906 ∞ 1909 à Strasbourg Bernardine Marguerite Spitz. Études: Gymnase protestant et faculté de Droit de Strasbourg. Licencié en droit, puis avocat. Bien plus jeune que les dirigeants libéraux de l’opposition politique strasbourgeoise d’avant la guerre de 1870, qu’il a pourtant fréquentés de près, c’est dans le sillage de son père que Gustave Fischbach entra dans la presse et la politique alsaciennes, à partir de 1872. C’est lui qui sollicita l’autorisation de faire paraître un quotidien politique alsacien dès mai 1872. Il assura la direction du Journal d’Alsace, fondée par une Société qui regroupait Jules Klein ©, Ferdinand Schneegans ©, Gustave Bergmann ©, Adolphe Sengenwald ©, et Frédéric North © et qui commença à paraître le 15 mai 1873. Mais la véritable direction politique de ce journal fut assurée par Jules Klein, qui était la cheville ouvrière de l’opération, soutenue, y compris financièrement, par le président supérieur Moeller ©, représenté dans la commandite par l’intelligent et cynique Auguste Schricker ©. Au départ, la rédaction se composait de F. Schwab, ancien critique musical au Courrier du Bas-Rhin, l’avocat Alfred Meyer, gendre de North. Charles Boersch © et Rodolphe Reuss © étaient des collaborateurs occasionnels. Plus tard, les journalistes allemands du Niederrheinische Kurier, en conflit avec Alfeld, le journaliste stipendié par les fonds secrets (Reptilienfonds) de Bismarck, lui-même brouillé avec Schricker, passèrent tous au Journal. A partir de novembre 1873, date à laquelle Auguste Schneegans © était revenu de Lyon pour prendre la direction du Journal, affaire éventée trop tôt et qui n’a pu se faire, le rôle de Fischbach, décrit comme «un bon gros garçon» était de faire l’intermédiaire entre son brillant, ombrageux et versatile aîné, le prestigieux ancien rédacteur adjoint du Courrier du Bas-Rhin, soutenu par un groupe d’industriels et d’hommes d’affaires haut-rhinois (Ignace Chauffour ©, Auguste Dollfus ©), Fleischhauer ©) et le groupe bas-rhinois: Klein, North. En septembre 1874, le Courrier fut racheté par les Fischbach: il n’y avait pas assez de clientèle pour deux journaux de tendance autonomiste sur la place. Finalement, en septembre 1875, un accord put être trouvé qui élargit considérablement le nombre des actionnaires: pratiquement tous les élus alsaciens de la Délégation/Landesausschuss. Gustave Fischbach restait gérant du journal, mais le rédacteur fut désormais Auguste Schneegans, jusqu’en 1880. À partir de 1881, Gustave Fischbach s’associa à son beau-frère Fritz Kieffer dans la gestion de l’imprimerie et du Journal dont la rédaction fut confiée au journaliste suisse Constant Bodenheimer, qui lui donna une direction plus radicale. Fischbach fut élu conseiller général de Strasbourg en 1885, puis élu par celui-ci à la Délégation/Landesausschuss (1885). Il entra au conseil municipal de Strasbourg, réinstallé en 1886, et joua un rôle important comme porte-parole des autonomistes dans les négociations qui ont abouti à l’accord entre Alsaciens autonomistes (groupe de Jules Klein) et protestataires (groupe de Jacques Kablé) pour la réinstallation du conseil municipal d’avant 1873. Il publia quelques années avant sa mort, un beau et volumineux Strasbourg pendant le siège de 1870 dont le texte a puisé très largement dans le registre des procès-verbaux de la commission municipale de Strasbourg de 1870-1871.
Archives d’État de la RDA, Papiers Auguste Schneegans; Sitzmann, Dictionnaire de biographie des hommes célèbres de l’Alsace, Rixheim, t.1, 1909, p.500; E. Ritter, Die Elsass-Lothringische Presse im letzten Drittel des 19ten Jahrhunderts, Strasbourg, 1934; J.-P. Kintz, Journaux politiques et journalistes strasbourgeois sous la Seconde République et à la fin du Second Empire, Strasbourg, 1970; Dictionnaire de biographie française, XIII, 1975, 1399; F. Igersheim, L’Alsace des notables,Strasbourg, 1981; F. Igersheim, «Le gouvernement de la cité», Histoire de Strasbourg, t.4, 1982, p.195-242; Encyclopédie de l’Alsace, V, 1983, 3002.
François Igersheim (1988)