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FIEGENSCHUH Jean-Joseph

Capitaine, (C) (★ Strasbourg-Robertsau 19.9.1869 † Bir Taouil, Tchad, 4.1.1910). Fils de Martin Fiegenschuh, ouvrier, et d’Anne-Marie Elbert. Célibataire. Fiegenschuh travailla avec son père comme ouvrier tanneur dans les établissements Herrenschmidt au Wacken. Fiegenschuh quitta l’Alsace annexée à 17 ans et s’engagea au 2e régiment de la Légion étrangère à Verdun (19 mars 1887). Après 18 mois de garnison à Saïda (Algérie) il séjourna 4 ans au Tonkin d’où il revint avec le grade de sergent et fut naturalisé français le 8 mai 1893. Admis à l’école militaire à Saint-Maixent d’où il sortit comme sous-lieutenant (avril 1895) Fiegenschuh fit des séjours en Cochinchine (1896-1897) et à Madagascar (1900-1906). En octobre 1903, il fut promu au grade de capitaine et fait chevalier de la Légion d’honneur à 34 ans. À partir de juillet 1908, il participa à une 4e campagne coloniale au Tchad où il prit le commandement de la 1re compagnie du bataillon du Tchad (à Fort-Lamy). Il y eut comme adversaire le sultan d’Abécher, Doudmourrah, célèbre chasseur d’esclaves de l’Ouadaï, qui avait déclaré la guerre sainte aux Français. Le 1er juin 1909, Fiegenschuh refoula 4500 ouadaïens à 25 km de leur capitale, Abécher, mais y fut gravement blessé. La gorge traversée par une balle, il continua le combat, donna des ordres par écrit et le 2 juin 1909, les troupes françaises entrèrent dans Abécher, avec Fiegenschuh couché sur une civière. En janvier 1910, au cours d’une reconnaissance dans un défilé, très encaissé près de Bir-Taouil (Tchad), les forces françaises tombèrent dans une embuscade et presque toute la colonne fut massacrée. Fiegenschuh y succomba, atteint à la poitrine et à l’abdomen de plusieurs coups de sagaies. Sa mort causa une vive émotion en France et en Alsace où ses vieux parents vivaient en partie grâce à l’argent envoyé par leur fils. Le gouvernement français leur accorda une pension de 1200 frs et leur envoya la rosette d’officier de la Légion d’honneur. Sa famille garde précieusement de nombreux souvenirs de son célèbre parent.
Archives historiques de l’Armée,dossier Fiegenschuh; La France militaire des 17 et 19.2.1910; Le Temps du 21.2.1910; Le Messager d’Alsace des 26.2. et 23.7.1910; Le Petit Journal du 6.3.1910; Sitzmann, Dictionnaire de biographie des hommes célèbres de l’Alsace, Rixheim, t.2, 1910, p.1085-1086; B. de Solières, Les hauts faits de l’Armée coloniale, 1912, p.200; R. Bazin, La douce France, Paris, 1920, p.133-165 (un volume dédicacé par Bazin est conservé par la famille Fiegenschuh); L’Alsace française du 20.9.1931; Le Journal d’Alsace du 18.9.1931; Dernières Nouvelles d’Alsace du 8.1.1954; Dictionnaire de biographie française, XIII, 1975, 1292.

Eugène Kurtz (1988)