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FEYDEAU de BROU Paul Esprit

Intendant d’Alsace, homme d’État, (C) (★ Paris 17.5.1682 † Paris 3.8.1767). Fils de Denis Feydeau de Brou, conseiller au Parlement, intendant de Montauban, puis de Rouen, enfin président du Grand Conseil, et de Marie Anne Voisin. ∞ I 1712 Louise Antoinette de La Bourdonnaye, fille d’Yves Marie, seigneur de Coëtion, intendant d’Orléans; ∞ II 1729 Marie Anne Le Jay, fille de Claude, baron de Thilly, capitaine aux Gardes. Seigneur de Prunelay, Brou, la Villeneuve-aux-Anes, Calende et Pomponne, Feydeau de Broufit ses études de droit à Paris et devint avocat au Parlement (1703). Conseiller (1705) puis maître des requêtes(1710), il fut désigné comme intendant d’Alençon (1713) puis de Bretagne (1716) où il sut défendre très efficacement les intérêts de la Couronne. Conseiller d’État (1725), il quitta Rennes au mois d’août 1728 pour prendre les fonctions d’intendant d’Alsace dans lesquelles il fut installé au mois de novembre suivant, succédant à Louis Auguste de Harlay de Cély ©. Feydeau de Brou se consacra notamment à donner au grand renouveau économique de l’Alsace des années 1730 les bases institutionnelles et réglementaires nécessaires. Il œuvra ainsi dans les domaines agricole (diffusion encore timide des progrès, développement du tabac), viticole (interdiction d’étendre le vignoble de plaine 1731) et industriel (concessions minières, manufacture d’armes blanches de Klingenthal, réglementation de la verrerie, 1735, et de la papeterie, 1739). Dans cette perspective, il ordonna des enquêtes approfondies dont les résultats ont notamment été consignés dans le Mémoire sur l’Alsace de son secrétaire particulier Peloux. Feydeau de Broune put cependant présider constamment et en personne aux affaires d’Alsace, ayant également été désigné en 1733 comme intendant près les troupes d’Allemagne, à l’armée de Berwick (1735) puis à celle du duc de Coigny (1735), et fut nommé en outre conseiller d’État (1737). Il se démit de la direction de la province d’Alsace après avoir été choisi, le 3 octobre 1742, comme intendant de Paris, et appelé à siéger le 28 novembre 1742, au bureau du Commerce du gouvernement, dont il devint le président le 10 mai 1750. Entre temps, remplacé à Strasbourg seulement en mars 1743 par Julien Louis Bidé de la Granville ©, il fut relevé de l’intendance de Paris pour entrer, le 20 novembre 1744, au Conseil des Finances. Doyen du Conseil d’État, puis membre du Conseil des Dépêches (1761), il fut nommé garde des Sceaux du royaume le 27septembre 1762. Il décéda en fonctions.
F. Livet, «Les intendants d’Alsace et leur œuvre 1648-1789», Deux siècles d’Alsace française, Paris, 1948; H. Fréville, L’Intendance de Bretagne, t.1, Paris, 1952, p.170; F. Bluche, Origine des magistrats du Parlement de Paris, Paris, 1956, p.176; Dictionnaire de biographie française, XIII, 1975, 1263-1264.

Jean-Marie Schmitt (1988)