Professeur d’anatomie et de physiologie pathologiques précurseur de la microbiologie moderne, correspondant de l’Académie de Médecine (★ Hattstatt 8.1.1835 † Nancy 31.3.1893). Fils de Joseph Feltz, instituteur à Hattstatt, et de Barbe Weymann. ∞ Adèle Marie Anne Mathilde Verdin. Études médicales à Strasbourg, terminées par une thèse de doctorat sur les grossesses prolongées (1860). Chef de clinique en 1865, il fut reçu la même année au concours d’agrégation et fut nommé directeur des autopsies en 1866. En 1869, il devint médecin adjoint de l’hôpital civil. Engagé dans l’armée française comme médecin auxiliaire en 1870, il fut nommé à la direction de l’hôpital militaire de Haguenau, puis il servit dans l’armée de la Loire. À ce titre, il fut décoré de la Légion d’honneur. Lors du transfert de la faculté strasbourgeoise à Nancy, il fut le premier titulaire de la chaire d’anatomie et de physiologie pathologiques le 1er octobre 1872, succédant dans cette discipline à Frédéric Wieger © resté à Strasbourg. En véritable précurseur de la microbiologie moderne, Feltz reçut en 1877, en même temps que son collègue Eugène Ritter ©, professeur de chimie médicale et de toxicologie et premier directeur du laboratoire central des cliniques, le prix Monthyon de l’Académie des Sciences pour leur études clinique et expérimentale sur l’action de la bile et de ses principes introduits dans l’organisme. Le 9 juin 1885, il fut élu correspondant national de l’Académie de Médecine pour la division d’anatomie et de physiologie. Particulièrement intéressé par la médecine expérimentale, il avait consacré ses premiers travaux à la maladie des tailleurs de pierre (1865), à la leucémie, à la phtisie pulmonaire, au passage des leucocytes à travers les parois des capillaires. De la période strasbourgeoise datent également les investigations entreprises avec Léon Coze © sur la présence d’infusoires et l’état du sang dans les maladies infectieuses, réunies en un volume d’importance primordiale: Recherches cliniques et expérimentales sur les maladies infectieuses envisagées principalement au point de vue de l’état du sang et de la présence des ferments (1872). Dans un Traité clinique et expérimental des embolies capillaires, publié en 1870, il facilita la compréhension d’un certain nombre d’accidents périphériques. Datant de l’époque nancéenne, il faut relever, entre autres, un ouvrage en collaboration avec Ritter sur L’urémie expérimentale, Paris, 1881.
Gazette médicale de Strasbourg, n°6, 1.6.1877, p.72; «L’enseignement supérieur à Nancy, la faculté de Médecine», Revue alsacienne, septembre 1882, p. 502-503 ; Notice sur les travaux scientifiques du docteur V. Feltz, lauréat de l’Institut, professeur à la faculté de Médecine de Nancy, Saverne, 1883; F. Wieger, Geschichte der Medicin und ihre Lehranstalten in Strassburg, 1885; Berger-Levrault, p.70; Journal d’Alsace-Lorraine du 5.4.1893; H. Bernheim, «Le professeur Feltz», Revue médicale de l’Est, 25, 1893, p.257; Biographisches Lexikon der hervorragenden Aertzte vor 1880, t.2, 1962, p.498; Dictionnaire de biographie française, XIII, 1975, 978; E. Legait, «Les sciences morphologiques à Nancy», Annales médicales de Nancy, t.14, 1975, p.80; D. Wrotnowska, «Pasteur et Victor Feltz de Nancy. Correspondance inédite», Comptes rendus du 103 Congrès national des Sociétés savantes, Paris, 1978, p.131-142; Encyclopédie de l’Alsace, V, 1983, 2938.
Maurice Kubler et Théodore Vetter (1988)