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FEE Antoine Laurent Apollinaire

Pharmacien militaire, professeur de botanique et d’histoire naturelle médicale, (C) (★ Ardentes, Indre, 7.11.1789 † Paris 21.5.1874). ∞ Cécile Brucy (★ Orléans 1799 † Strasbourg 5.1.1840), fille de Charles Edme Brucy, propriétaire, et de Reine Lep. Après avoir reçu une formation de pharmacien, Fee s’engagea aux armées en qualité de sous-aide en 1809 et fut intégré à l’armée d’Espagne. Il assista à divers engagements et obtint le grade d’aide-major le 29 septembre 1813, avant d’être licencié en 1815. Reçu maître en pharmacie à Paris, il ouvrit une officine rue du Bac et fonda, en 1819, la Société des pharmaciens de la Seine. Puis le 15 juillet 1825, il reprit du service dans l’armée comme démonstrateur à l’Hôpital militaire d’instruction de Lille où il fut promu pharmacien-major en 1828. À la suite d’une mutation ordonnée le 18 juin1832, il fut affecté à Strasbourg en qualité de second professeur à l’Hôpital d’instruction et, à la fin de la même année, au Val-de-Grâce. Pendant ce temps, il avait entrepris des études médicales, achevées lors de son retour à Strasbourg par une thèse consacrée à l’Examen de la théorie des rapports botanico-chimiques (Strasbourg, 1833). Nommé premier professeur en 1833, il quitta l’armée le 13 mai 1852 en qualité de pharmacien principal de 1re classe. Parallèlement il poursuivit une carrière civile à la faculté de Médecine de Strasbourg devant laquelle il avait soutenu dès le 25 juillet 1833 une thèse de concours ouvert pour la chaire de botanique: De la reproduction des végétaux (Strasbourg, 1833). C’est en cette qualité de professeur de botanique et d’histoire naturelle médicale qu’il devait subir le bombardement et le désastre de 1870. Les délégués de laSuisse lui offrirent un professorat à Genève, alors que l’empereur du Brésil lui ouvrit un crédit illimité en vue d’un séjour dans son pays. Fée préféra se retirer à Paris où il s’éteignit deux années après l’honorariat conféré au titre de la faculté de Nancy le 7 mars 1872. Officier de la Légion d’honneur (22 août 1850) et de l’Instruction publique, président de la Société botanique de France, Fée fut élu depuis le 4 février 1823 adjoint résidant dans la section de pharmacie de l’Académie de médecine dont il devint membre le 20 janvier 1835. Par ses très nombreux travaux, il intéresse à la fois l’histoire des sciences et les lettres. À la suite d’une initiation botanique acquise par la fréquentation du général Georges Bory de Saint-Vincent (1780-1846), il étudia plus particulièrement les lichens et les fougères: Méthode lichénographique, 1824; Mémoires lichénographiques, 1838; Mémoires sur la famille des fougères, 3 vol., 1844-1852; Iconographie des espèces nouvelles, 3 vol., 1854-1865; Histoire des fougères et des lycopodiacées des Antilles, 1866; Cryptogames vasculaires du Brésil, 2 vol., 1869-1873; «L’Histoire du Jardin botanique de Strasbourg», Revue d’Alsace, Strasbourg, 1836, avait fait l’objet du discours d’ouverture du cours à la faculté de Médecine prononcé le 4 mai 1836. La même année, il avait dressé un Catalogue méthodique des plantes du jardin botanique de la Faculté de Médecine de Strasbourg, dont il fut le directeur. Parmi d’autres discours d’ouverture, celui portant sur Les Jussieu et la méthode naturelle (3 mai 1837) conserve un intérêt historique, de même qu’une Vie de Linné (1832), ou la Flore de Théocrite et de Virgile (1832), le Commentaire sur la botanique et la matière médicale de Pline (3 vol., 1833). Antérieurs à sa nomination à Strasbourg sont également un Code pharmaceutique (1826) et le Code d’histoire naturelle pharmaceutique (2 vol., 1828). En dehors de ses ouvrages scientifiques, Fee s’est distingué dans le domaine de la littérature et de la philosophie scientifique. Il faut évoquer ici par exemple le Voyage autour de ma bibliothèque, 1856; Les souvenirs de la guerre d’Espagne, 1856; L’Espagne à cinquante ans d’intervalle, 1809-1859, 1861. Sur un autre plan, les recherches naturalistes l’on conduit à livrer des Études philosophiques sur l’instinct et l’intelligence des animaux, 1853 et surtout à l’examen du Darwinisme, 1864, dans lequel il contredit l’harmonie préétablie et les sentiments de Bernardin de Saint-Pierre, bien qu’il fût élève de son école.
Archives municipales de Strasbourg, état-civil, décès 1840, n°38; Journal d’Alsace-Lorraine du 3.6.1874; M. Hirtz, «Éloge», Bulletin de l’Académie de médecine, 1874, 3, p.478-481; J.-M. Guardia, Histoire de la médecine d’Hippocrate à Broussais et ses successeurs, Paris, 1884, p.480-481; Berger-Levrault, Annales des professeurs des académies et universités alsaciennes 1523-1871, Nancy, 1890, p.697; L. Braem, «Deux pharmaciens botanistes alsaciens, R. Spielmann et A. Fée», Congrès AFAS, Strasbourg, 44e session; Sitzmann, Dictionnaire de biographie des hommes célèbres de l’Alsace, III, 1984,p. 36; Dictionnaire de biographie française, XIII, 1975, 932-933.

Théodore Vetter (1988)