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FASTINGER François

Sigillographe, (C) (★ Strasbourg 21.4.1842 † Strasbourg 29.2.1916).

Fils de Catherine Fastinger, fille d’un émouleur de Klingenthal. ∞ Marie Catherine Latzarus. Après des études primaires, il entra en 1856 en qualité d’employé surnuméraire aux archives du Bas-Rhin. Commis-adjoint aux recherches et expéditionnaire en 1866, ses qualités professionnelles lui permirent d’accéder en 1868 au grade de chef de bureau. Le 1.1.1871 enfin, la flatteuse promotion d’archiviste-adjoint fit de lui, le collaborateur le plus immédiat de l’archiviste Louis Spach ©. Dès son entrée en service, il fut fasciné par les sceaux. Les milliers d’exemplaires qui lui passaient par les mains lui firent pressentir la fantastique ouverture que ceux-ci apportent à la connaissance de la vie médiévale en général, et du passé de l’Alsace en particulier. Peu à peu, cette découverte devint une passion à laquelle il se consacra totalement jusqu’à sa retraite en 1905. Le rayonnement de ses travaux lui valut la nomination de secrétaire des archives le 1.1.1889, et celle de secrétaire principal en décembre 1899. Le couronnement de sa carrière fut sa nomination dans l’ordre de l’Aigle rouge (4e classe). C’est à lui qu’on doit la copie manuscrite de nombreux volumes grand-in folio de l’inventaire Spach des séries anciennes, encore en usage aux Archives départementales du Bas-Rhin. Il est l’auteur d’un répertoire sigillographique en langue allemande, dont la description des 2616 pièces identifiées comprend la mention des sigillants (souverains, nobles, bourgeois, gens de métier, corporations, localités, ordres de chevalerie, dignitaires et établissements religieux, institutions) l’implantation géographique, la date exacte de l’établissement de la charte, la cote de celle-ci et la couleur du sceau. Particulièrement adroit, et avec une grande patience, il procéda selon une technique qu’il avait mise au point, à la prise d’empreintes et à la confection du creux de chaque original qu’il avait identifié. Ces creux, enduits de graphite, permettaient la confection de fac-similés en étain. Il leur attribua une numérotation personnelle. Cette impressionnante collection, qu’il avait réalisée à titre personnel, fut cédée en grande partie aux Dernières Nouvelles d’Alsace. La direction de celles-ci en fit don, après la première Guerre mondiale, à la ville de Sélestat. Une autre partie, non cotée celle-là, fut retrouvée en 1969, dans les combles de l’immeuble de la famille Fastinger, 3 rue des Orfèvres à Strasbourg. Après l’identification de cette dernière, l’ensemble à nouveau répertorié, est actuellement propriété des villes de Sélestat et de Strasbourg. Avec André Waltz © de Colmar et Nessel © de Haguenau, le sigillographie Fastinger a l’immense mérite d’avoir réalisé des empreintes de sceaux aujourd’hui fortement abîmés ou même disparus, surtout d’avoir fait connaître une facette de l’histoire jusqu’alors ignorée.

Foessel, « Une controverse au sein d’un drame : le sauvetage des archives municipales de Strasbourg durant le siège de 1870 : mythe ou réalité ? », Saisons d’Alsace, 1971, 37, p. 79-88.

Charles Haudot (1987)