Prêtre, homme politique, journaliste, (C) (★ Tagolsheim 8.11.1880 † Strasbourg 12.1.1972).
Fils de François Eugène Fashauer, instituteur originaire de Kaysersberg, et d’Anne-Marie Wermelinger. Fashauer fut ordonné prêtre le 25.7.1906 et successivement vicaire à Neuwiller (1906-1907), à La Robertsau (1907-1910) et à Pfastatt (1910-1912). En septembre 1912, il entra à la rédaction de I’Oberelsässische Landeszeitung, le quotidien catholique de Mulhouse, dont il fut rédacteur en chef d’août à octobre 1916. En 1915, il fut nommé vicaire à Rixheim. Incorporé en octobre 1916. Vicaire de la paroisse Sainte-Madeleine à Sainte-Marie-auxMines (1917-1918), puis curé de Hirtzbach (janvier-juin 1919). Membre du Centre alsacien-lorrain, Fashauer présida le Windthorstbund de Mulhouse, fondé le 6 décembre 1912. Au milieu de l’année 1919, Fashauer entra à la rédaction de l’Elsässer Kurier, le quotidien catholique de Colmar dirigé par l’abbé Haegy ©. Il s’y imposa par sa puissance de travail et contribua à lui donner un ton très critique à l’égard de l’administration française. Membre de l’Union Populaire Républicaine, Fashauer y défendit un programme très nettement autonomiste, proche du fédéralisme. Du 21 mars 1922 à septembre 1926, il exerça les fonctions de rédacteur en chef de l’Elsässer Kurier. Proche du mouvement de la Zukunft, il signa, en juin 1926, le manifeste du Heimatbund. Il quitta l’Elsässer Kurier en septembre 1926, après que l’évêque de Strasbourg, Mgr Ruch ©, lui eut interdit de publier dans la presse. Fashauer fut l’un des fondateurs de la société d’imprimerie et d’édition Erwinia qui publia, à partir du 23.12.1926, le quotidien autonomiste Die Volksstimme. Le financement du journal et de l’imprimerie fut en partie réalisé grâce à un « prêt » de l’avocat suisse Wildi de Zofingen, ami de Robert Ernst ©, le dispensateur des fonds secrets de l’Auswärtiges Amt en Alsace. Fashauer assura la direction du journal jusqu’à son interdiction le 12.11.1927. Fashauer fut suspendu a divinis en décembre 1927 par Mgr Ruch et reprit, plus tard, la condition laïque. Arrêté le 30.12.1927 dans le cadre des perquisitions dans les milieux autonomistes, il fut condamné, lors du procès de Colmar, en mai 1928, à un an de prison et cinq ans d’interdiction de séjour. La condamnation fit l’objet d’une grâce présidentielle le 17.7.1928. Fashauer n’eut plus d’activité politique par la suite.
État-civil de Strasbourg et de Tagolsheim, Archives de l’évêché de Strasbourg ; Das Elsass von 1870-1932, Colmar, 1936-1938, 4 volumes ; F.-G. Dreyfus, La vie politique en Alsace 1919-1936, Paris, 1969 ; K.-H. Rothenberger, Die elsass-lothringische Heimat- und Autonomiebewegung zwischen den beiden Weltkriegen, Berne-Francfort, 1975 ; C. Baechler, Le parti catholique alsacien 1890-1939. Du Reichsland à la République jacobine, Strasbourg- Paris, 1982.
Christian Baechler (1987)