Architecte d’origine bâloise qui a achevé la collégiale Saint-Thiébaut à Thann. Ses nom et prénom ont été souvent orthographiés de façon différente : Väsch, Vesch, Fäsch, Fesch, Romay, Romy, Ruman, Rumig, Remigius, Remy. On ignore sa date de naissance († Thann 1533 ou 1534).
Il était probablement le fils du maçon et tailleur de pierre Claus Faesch, cité en 1438 et décédé en 1475 à Bâle. Depuis 1476 en activité dans sa ville natale, Faesch y fut nommé Werkmeister. En 1487 il travaillait à la voûte de la chartreuse de Bâle, avant d’être appelé, en 1490, à Thann. En 1495, il fut engagé à vie comme Werkmeister aussi bien de la collégiale Saint-Thiébaut que de l’hôpital Saint-Erhard et de l’église Notre-Dame de Vieux-Thann. Bien qu’une clef de voûte du bas-côté nord porte la date de 1492 et la marque de Faesch, les historiens hésitent à attribuer à Faesch la paternité de la voûte d’une exubérance inconnue en Haute-Alsace. Ce qui est certain, c’est qu’il réussit à mener à bonne fin la construction de l’église Saint-Thiébaut signant de sa marque les différentes étapes de l’avancement des travaux : nef (1495), campanile du pignon (1498), achèvement de la partie carrée du clocher (1506) et enfin, en 1516, couronnement de l’octogone d’une flèche ajourée qui a fait naître le proverbe prétendant que si le clocher de Strasbourg est le plus haut et celui de Fribourg le plus gros, celui de Thann est le plus beau. Par la suite, Faesch exécuta encore à l’église le jubé (1520) démoli en 1716, le caveau de Saint-Thiébaut (Theobalds Gewölb), la deuxième sacristie actuelle et la cage d’escalier donnant accès, du bas-côté sud, à l’orgue et aux deux salles au-dessus de la chapelle Saint-Thiébaut (1521). Parmi les édifices profanes construits par Faesch, il faut noter la halle aux blés (1519), le Pfrundhaus de l’hôpital Saint-Erhard et, en 1533, le nouvel atelier monétaire. À l’église de Vieux-Thann on attribue à Faesch l’édicule du Saint-Sépulcre ainsi que la construction, en 1516, d’un jubé et autres travaux sous sa direction. Sa marque est gravée à l’entrée de l’avant-chœur. Tout en résidant à Thann, Faesch dirigea en 1503 et 1516 le chantier de la cathédrale de Bâle où son fils, Paul Faesch, occupait le poste de Werkmeister jusqu’à sa mort en 1524. Les lettres de R. et de Faesch figurent sur la liste des Werkmeister ayant participé en 1515 à la journée des tailleurs de pierre de la Haupthütte de Strasbourg. Faesch fut enterré à la collégiale. De tous les maîtres qui ont travaillé à l’église Saint-Thiébaut, il est le seul dont on connaisse la vie et l’œuvre.
X. Kraus, Kunst und Alterthum im Ober-Elsass, Strasbourg, 1884 ; H. Lempfrid, « Die Thanner Theobaldssage und der Beginn des Thanner Münsterbauers », Bulletin de la Société pour la conservation des monuments historiques d’Alsace, Strasbourg, 1903, p. 1-12 ; K. Stehlin, « Basler Baumeister des XV. Jahrhunderts », Basler Zeitschrift für Geschichte und Altertumskunde, 1905 ; Schweizer Künstlerlexikon 1, 1905, p. 436 ; Thieme-Becker, Allgemeines Lexikon der bildenden Künstler von der Antike bis zur Gegenwart, XI, 1915, p. 187 ; C. H. Baer, Die Kunstdenkmäler des Kantons Basel-Stadt, t. 1, Bâle, 1932 ; R. Wissel, « Die älteste Ordnung des grossen Hüttenbundes der Steinmetzen von 1459 (Nach der Thanner Handschrift) », Zeitschrift für die Geschichte des Oberrheins, 1942 ; Jürgen Julier, Studien zur spätgotischen Baukunst am Oberrhein, Fleidelberg, 1978 ; Volker Segers, Studien zur Geschichte der deutschen Steinmetzenzunft, Berlin, 1980 ; Inventaire topographique du canton de Thann, Paris, 1980 ; J. Baumann, Histoire de Thann depuis les origines jusqu’à nos jours, Ingersheim – Colmar, 1981 ; Encyclopédie de l’Alsace, V, 1983, p. 2901.
Joseph Baumann (1987)