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FABRICIUS MONTANUS Johannes

(de son vrai nom Schmid(t), de Bergheim, d’où le nom latin qu’il porte depuis fin 1536)

Enseignant, pasteur, écrivain et poète néo-latin, (Pr) (★ Bergheim automne 1527 † Coire 5.9.1566).

Fils de Jacob Schmid, boucher et plus tard Spitalmeister à Bergheim († 1562 âgé de cent ans), et de Clara († env. 1540), sœur du réformateur Léo Jud ©. ∞ I à Zurich automne 1547 Catharina Stutz, fille d’Ulrich Stutz, chapelain au Grossmünster († 1548) ; ∞ II à Zurich vers 1550 Agatha Collin († sept. 1566), fille de Rudolf Collin, professeur de grec. Études à Zurich, à Bâle, à Strasbourg (automne 1536) chez P. Dasypodius © et Bucer ©, puis chez son oncle Jud à Zurich (1539-1542), où il fut de 1543 à 1544 lecteur de seconde à l’école du Grossmünster, ensuite à l’Université de Marbourg (1545-1547), où le poète et botaniste P. Lotichius l’influença fortement. En 1547 provisor, puis en 1551 pédagogue au Grossmünster de Zurich. Pendant ces années il se lia principalement avec C. Pellican ©, H. Bullinger et surtout avec le bibliographe et savant en sciences naturelles Conrad Gesner qui accrut en lui l’intérêt pour la faune, la flore et les ascensions alpestres. En avril 1557, sur la recommandation des Zurichois, il succéda au réformateur Comander comme pasteur de l’église Saint-Martin de Coire, poste-clé pour le protestantisme dans les Grisons. Si le plan de séculariser l’évêché de Coire échoua, Fabricius réussit cependant à maintenir et à renforcer l’Église réformée dans les Grisons, soutenue par l’ambassadeur français contre les Espagnols, et malgré la menace des dissidents venus d’Italie.

Il est l’auteur de deux autobiographies, d’une vie de Pellican, d’écrits théologiques, de traités polémiques contre le concile de Trente, et de différents poèmes latins (p. ex. l’églogue Orion plaignant la mort de sa première épouse, l’Elegia de Wilhelmo Thellio, des descriptions de sites helvétiques, etc.), dans lesquels il réussit avec un certain bonheur à exprimer ses sentiments de joie ou de tristesse, son amour pour la
nature suisse et sa préférence pour une vie simple.

Autobiographies et pièces en vers et en prose dans Monumenta Tigurina, III, Zurich, 1724, p. 373-439 ; Der lateinische Dichter Johannes Fabricius Montanus (aus Bergheim im Elsass) 1527-1566. Seine Selbstbiographie…, verdeutscht von Th. Vulpinus (= Renaud), Strassburg, 1894 (p. 3-4 liste de ses écrits) ; T. Schiess, « Johannes Fabricius Montanus (1527-1566) », Zürcher Taschenbuch, N.F. 27 (1904), p. 253-310 ; Bullingers Korrespondenz mit den Graubündnern, hsg. v. Tr. Schiess, II (1557-1566), Basel, 1905 ; Sitzmann, Dictionnaire de biographie des hommes célèbres de l’Alsace, Rixheim, t. 1, 1909, p. 467 ; C. Bonorand, Neue Deutsche Biographie IV, 1959, p. 737-738 (avec bibliographie complémentaire) ; G. Ellinger, Geschichte der neulateinischen Literatur Deutschlands im sechzehnten Jahrhundert, II, Berlin, Leipzig, 1929, p. 408-411 ; Deutsches Literatur-Lexikon, IV, 1972, col. 708-709 (avec liste des œuvres et bibliographie supplémentaire).

Jean Rott (1987)