Skip to main content

ESCHBACH Henri

Président du tribunal administratif d’Alsace et de Lorraine (C) (★ Ingersheim, 22.01.1885, † Strasbourg, 18.9.1972), fils d’Ignace Eschbach, viticulteur, et de Marie Dornstetter, ∞ Marie-Thérèse Aweng, deux enfants Joseph et Marie-Claire. Études secondaires à Zillisheim et à Colmar, puis études supérieures à la faculté de Droit de Strasbourg. Referendar en 1908, H. Eschbach obtint le titre de Gerichtassessor en 1913, après avoir été en stage à Kaysersberg, Colmar et Francfort, et exerça le notariat à Colmar de 1913 à 1915. Mobilisé en 1915, envoyé sur le front russe puis en Pologne en tant qu’administrateur civil, il revint en Alsace au moment de l’armistice et fut chargé de la direction des services administratifs de la préfecture du Haut-Rhin. Le 15.1.1920, il fut nommé président du tribunal administratif d’Alsace et de Lorraine qui venait d’être créé. Dans cette institution et au sein de la commission d’unification législative dont il était membre, H. Eschbach s’efforça d’introduire le droit français dans le respect de la législation locale. En juin 1940, il assuma les fonctions de secrétaire général de la préfecture du Bas-Rhin repliée à Lutzelhouse. Arrêté par les Allemands, placé à la retraite d’office, il prit une part prépondérante à l’évasion de son ami Robert Schuman (1942). La Libération le replaça à la tête du tribunal administratif, après avoir été chargé de mission auprès du commissaire régional de la République. Nommé conseiller d’État en octobre 1954 (section du contentieux), il représenta la France à la Commission mixte instituée par la convention de Bonn sur le règlement des questions issues de la guerre et de l’occupation (harmonisation des peines prononcées à l’encontre des criminels de guerre), jusqu’en 1957. Parallèlement à son activité de magistrat, il présida différentes commissions juridiques (répartition de crédits aux proscrits en 1924, aux internés civils en 1929, épuration des entreprises d’électricité et du gaz en 1945, arbitrage en matière de spoliation en 1945, extensions du monopole des tabacs etc.). Humaniste, nourri de culture classique, excellent juriste, H. Eschbach fut nommé chevalier de la Légion d’honneur en 1933, puis officier en 1947.

Marie Claire Sizaret – Georges Bischoff (1987)