Ethnologue (C) (★ Colmar 7.7.1933).
Fils de Charles Erny, expert-comptable, et de Madeleine Bronner. Enfance retracée dans l’ouvrage La maison du sculpteur. Neveu du sculpteur Albert Erny ©. ∞ 22.8.1963 à Ammerschwihr, Marie-Antoinette Weibel ; 3 enfants. Études secondaires à Colmar, au collège Saint-André puis au lycée Bartholdi. Attiré par l’Afrique, il a passé trois années d’études chez les missionnaires Pères Blancs en Bretagne puis à Alger. Guerre d’Algérie. Instituteur dans une école catholique de Koupéla en Haute-Volta (Burkina Faso actuel) en 1958-1960 où il a découvert l’Afrique traditionnelle. Il a poursuivi ses études à Strasbourg (baccalauréat de théologie en 1961, licence de psychologie et diplôme de pédagogie en 1963). Chargé de cours au Centre d’enseignement supérieur de Brazzaville en 1963 puis stagiaire de recherches au CNRS (section psychologie) en mission au Congo en 1964. En 1965 il a obtenu le premier poste d’assistant à l’Institut d’ethnologie de Strasbourg fondé en 1960 par l’africaniste Dominique Zahan. Doctorat en psychologie en 1965 (L’univers affectif de l’enfant congolais) et doctorat en sciences religieuses en 1970 (Premiers pas dans la vie de l’enfant d’Afrique Noire). Maître-assistant en ethnologie en 1967. Il est retourné en Afrique dans le cadre de la coopération française comme professeur à l’Université officielle du Congo à Lubumbashi en 1970-1971, à l’Université Nationale du Zaïre en 1971-1973 et à l’Université nationale du Rwanda à Butare en 1973-1976. Il a retrouvé son poste à l’Université des Sciences humaines de Strasbourg comme professeur de sociologie, d’ethnologie et de psychologie sociale en 1976. Il a soutenu en 1978 sa thèse de doctorat d’État : De l’éducation traditionnelle à l’enseignement moderne au Rwanda. 1900-1975. Un pays d’Afrique Noire en recherche pédagogique. Professeur d’ethnologie (1984-2000), directeur de l’Institut d’Ethnologie et du Centre de Recherches interdisciplinaires en Anthropologie (1984-1993). Collaboration avec les sciences de l’éducation (Université Louis Pasteur). Le prix Erich-Hylla lui a été décerné en 1987 par l’Institut de recherche internationale en pédagogie à Francfort. Médaille du Mérite des Arts, Sciences et Lettres de la République du Zaïre en 1976.
Bibliographie sélective. À part quelques centaines d’articles scientifiques et de vulgarisation en ethnologie, histoire et pédagogie, l’auteur a publié une vingtaine d’ouvrages relatifs surtout à l’enfant et à l’éducation en Afrique Noire, mais aussi d’ordre général ou concernant l’Alsace. On peut citer : L’enfant et son milieu en Afrique Noire. Essais sur l’éducation traditionnelle, 1972, 310 p. ; Clés pour une anthropologie ouverte. L’Absolu en l’homme. Paris, 1998, 220 p. ; Enfants du ciel et de la terre. Essais d’anthropologie religieuse. Paris, 2000, 350 p. ; L’homme divers et un. Positions en anthropologie. Paris, 2001, 320 p. ; Contes, mythes, mystères. Éléments pour une mystagogie. Paris, 2000, 256 p. et Sur les traces du Petit Chaperon Rouge. Un itinéraire dans la forêt des contes. Paris, 2003, 287 p. (des ouvrages où l’on trouve entre autres une réflexion sur l’approche anthroposophique des contes) : La maison du sculpteur. Ethnographie d’une enfance alsacienne ordinaire. Katzenthal, Edira, 2000, 256 p.
Erny a publié, en collaboration avec d’autres auteurs, une vingtaine d’ouvrages comme Des astres et des hommes. Paris, 1996, 208 p. ; Cultures et habitats. Douze contributions à une ethnologie de la maison. Paris, 2000, 288 p. ; avec Marie-Louise Witt, Les Stoeber, Poètes et premiers folkloristes de l’Alsace, Colmar. 2002, 238 p.
L’ALsace du 19.5.1981 ; Dernières Nouvelles d’Alsace du 12.2.2002.
Jean-Pierre Kintz (2004)