Pasteur, publiciste et historien (Pl). (★ Allenwiller 7.11.1868 † Stuttgart 9.9.1958).
Avant-dernier des 8 enfants de Philippe Ernst, instituteur issu d’une famille d’instituteurs de Mietesheim, et de Catherine Staub. ∞ 29.3.1894 à Strasbourg Amélie Wagner (★ Strasbourg 10.3.1872 † Stuttgart début 7.1958, fille de Frédéric Wagner, assureur, issu d’une famille venue du Palatinat, et d’Amélie Fischer) : 3 enfants. Élève du Gymnase protestant de Strasbourg, puis étudiant à la faculté de Théologie protestante de cette ville 1887-1892, aussi à Genève 1892, ordonné le II.3.1894. Vicaire à Ittenheim 1892/93, à Mittelbergheim 1893/94, à Strasbourg Saint-Thomas 1894/96 ; pasteur à Hurtigheim 1896-1900, puis à Strasbourg Saint-Thomas 1900-1914, ensuite à Strasbourg Saint-Nicolas 1914-1918, comme premier pasteur, et de ce fait membre du chapitre Saint-Thomas. Esprit clair et indépendant, caractère chaleureux, mais inflexible, prédicateur sobre et impressif, il fut l’un des principaux représentants de l’aile libérale du protestantisme alsacien. Nourri des idées de Friedrich Naumann sur le christianisme social, ami d’Albert Schweitzer ©, du président Friedrich Curtius ©, du pasteur, puis professeur Robert Will © (Bopp, Die evang. Geistlichen in Elsass-Lothringen, n° 5658), Ernst s’orienta avant tout vers le travail pratique et d’organisation de la vie protestante en Alsace-Lorraine. C’est ainsi que depuis 1900 environ il était président du Kinderpatronat, secrétaire du Landkolonienverein, membre influent de l’association estudiantine libérale Wilhelmitana, qui sous sa présidence se rallia en 1905 au Schwarzburgbund. Il s’occupa spécialement du Gustav-Adolf-Verein pour les protestants disséminés et fut de 1904 à 1916 le rédacteur du Elsass-lothringischer Gustav-Adolf-Bote. Pendant une douzaine d’années il rédigea aussi avec Robert Will l’Evangelisch-protestantischer Kirchenbote für Elsass-Lothringen, libéral, jusqu’en 1918, ainsi que l’Elsass-lothringischer Familienkalender. Il avait commencé par des recherches sur l’histoire du protestantisme en Alsace et publié avec Johann Adam © une Katechetische Geschichte des Elsasses bis zur Révolution, Strassburg, 1897, où il traitait dans la première partie les catéchismes protestants en usage dans la ville de Strasbourg et dans son territoire rural : pour cette étude et pour son travail dans l’Église il reçut le titre de docteur honoris causa de la faculté de Théologie protestante de Strasbourg à l’occasion du 4e centenaire de la Réformation en 1917. En raison de ses sentiments pro-allemands malgré la culture française de son épouse, il quitta Strasbourg à la mi-novembre 1918 et fut de 1919 à 1929 pasteur à la Matthäuskirche de Stuttgart-Heslach. Revenu à Strasbourg en septembre 1942, il dut se réfugier en 1944 de nouveau à Stuttgart, où il put encore fêter le retour de son fils Robert de sa prison de Metz.
Pour ses autres publications, p.ex. « L.A. Erichson. Lebensumriss », Jb. f. Gesch., Sprache u. Literatur Elsass-Lothringen, 18 (1902), p. 220-225 ; Ueberblick über die Gesch. u. die gegenwärtige Lage der els.-lothr. Diaspora, Leipzig, 1912 ; en collaboration avec August Hering et Eugen Stern, Drei Vorträge über die Gesch. der Thomaskirche, Strassburg, 1912, etc. voir le catalogue de la Bibliothèque nationale et universitaire de Strasbourg.
Cf. Otto Michaelis, Grenziandkirche. Eine evangelische Kirchengesch. Elsass-Lothringen 1870-1918, Strassburg, 1934, p. 19, 104, 106, 117, 145, 146, 152 ; Robert Ernst, Rechenschaftsbericht eines Elsässers, Berlin 1954, p. 22-27, 38-41, 43-44, 48-49, 60, 110, 129 ; in memoriam August Ersnt (publ. p. Robert Ernst), (Stuttgart-Vaihingen, 1958), 8°, 32 p. ; Bopp, Die evang. Geistlichen in Elsass-Lothringen, 1959, n° 1247, et Bopp, Die evang. Gemeinden und Hohen Schulen, 1963, p. 602.
Portrait : Bild und Funk, janvier 1954, et in memoriam…, passim.
Jean Rott et Léon Strauss (1987)