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EGUISHEIM comtes d’

Conformément à une habitude qui apparaît au XIe siècle dans les familles de la haute aristocratie de se dénommer d’après leur principale résidence, l’illustre lignage des Eberhardiens © prit à partir de 1038 le nom « d’Eguisheim », puisqu’il avait pour demeure ordinaire le château de Haut-Eguisheim. Le dernier à porter ce titre a été le comte Ulrich d’Eguisheim, mort après 1142.

P.P. Brucker, L’Alsace et l’Eglise au temps du pape saint Léon IX, 2 vol., Strasbourg-Paris, 1889; E. Hlawitschka, Die Anfänge des Hauses Habsburg- Lothringen, Sarrebruck, 1969; M. Parisse, Noblesse et chevalerie en Lorraine médiévale, les familles nobles du XIe au XIIIe siècle, Nancy, 1982; Chr. Wilsdorf, « Le château de Haut-Eguisheim jusqu’en 1251 (regestes) », Revue d’Alsace t. 106, 1980, p. 21-36.

1. Gérard,
comte d’Eguisheim (apparaît en 1026 † 1038). Fils du comte Hugues IV et de la comtesse Heilwige. ? avant 1027 une nièce – on ignore son nom – de Rodolphe III dernier roi de Bourgogne. Il résida au château d’Eguisheim (Haut-Eguisheim), ce qui lui valut la dénomination de comte du château d’Eguisheim. Chevalier valeureux et courtois, il partit en guerre en 1038 contre Reginbald de Ribeaupierre qui ravageait l’Alsace, mais fut tué dans le combat lorsqu’il rencontra la troupe adverse. Il fut enterré dans l’église du monastère de Sainte-Croix-en- Plaine.

P. P. Brucker, L’Alsace et l’Eglise au temps du pape saint Léon IX, t. 1, 1889, p. 338 ; Chr. Wilsdorf, « Le château de Haut-Eguisheim jusqu’en 1251 (regestes) », Revue d’Alsace, t. 106, 1980, p. 25.

2. Hugues IV,
comte du Nordgau. Son existence est attestée de 1002 à 1039 († avant 1050). Fils d’Hugues l’Enroué, comte du Nordgau, mère inconnue. Frère d’Eberhard ©, comte du Nordgau. ? avant 1002 une certaine Heilwige dont les parents ne sont pas connus avec certitude. Père de Bruno d’Eguisheim plus connu sous la dénomination saint Léon IX. Il eut pour principale résidence le château d’Eguisheim (Haut-Eguisheim), mais ne porta pas le titre de comte d’Eguisheim que les historiens modernes lui attribuent parfois. Avec sa femme il fonda en 1006 près du village disparu de Woffenheim le monastère de femmes de Sainte-Croix qui donna naissance à la localité de Sainte-Croix-en-Plaine. Après 1016 il devint comte du Nordgau, fonction qu’avait exercée auparavant son frère Eberhard. Lorsque Ernest duc de Souabe se souleva en 1026 pour la seconde fois contre l’empereur Conrad II qui avait épousé sa mère, Hugues IV fut du parti de l’empereur, son parent; ses châteaux d’Alsace furent pris et détruits par le révolté. Il fut enterré ainsi que son épouse dans l’église du monastère de Sainte-Croix-en-Plaine.

P.P. Brucker, L’Alsace et l’Eglise au temps du pape saint Léon IX, t. 1, Strasbourg-Paris, 1889, p. 142-144 et 336-337 ; M. Borgolte, « Die Geschichte der Grafengewalt im Elsass von Dagobert I. bis Otto dem Grossen », ZGO, t. 131, 1983, p. 53 ; E. Hlawitschka, Die Anfänge des Hauses Habsburg-Lothringen, Sarrebruck, 1969, p. 102-109 ; Chr. Wilsdorf, « Le château de Haut- Eguisheim (regestes) », Revue d’Alsace, t. 106, 1980, p. 23-25 ; Chr. Wilsdorf, « Le château de Haut-Eguisheim », Congrès archéologique de France, 136e session. 1978. Haute Alsace, p. 155-157.

3. Hugues VI,
comte d’Eguisheim (★ avant 1061 † Niederhaslach 5.9.1089). Fils d’Henri, comte du Nordgau, mère inconnue. Le nom de son épouse n’est pas connu. Lors de la guerre entre l’empereur Henri IV et la papauté, il fut le chef militaire du parti grégorien en Alsace et mena la lutte contre Otton de Hohenstaufen, évêque de Strasbourg, un des chefs du parti impérial. Finalement les deux adversaires se réconcilièrent et symboliquement passèrent la nuit dans la même chambre, mais durant son sommeil Hugues fut assassiné traîtreusement par les serviteurs de l’évêque.

P.P. Brucker, L’Alsace et l’Eglise au temps du pape saint Léon IX, t. 2, p. 416-419 ; Regesten der Bischöfe von Strassburg, t. 1, p. 291-292 ; Chr. Wilsdorf, « Le château de Haut-Eguisheim jusqu’en 1251 (regestes) » RA, t. 106, 1980, p. 29.

4. Ulrich,
comte d’Eguisheim. Mentionné de 1118 à 1143. Il était le second fils du comte Gérard Ier de Vaudémont, et d’Heilwige d’Eguisheim. On ignore s’il fut marié. On ne lui connaît pas d’enfants. Il résida au château de Haut-Eguisheim d’après lequel il s’intitula comte d’Eguisheim. Il autorisa vers 1140 des moines cisterciens venus de Lucelle à s’établir sur ses terres à Pairis dans la vallée de la Weiss et favorisa cette fondation.

P.P. Brucker, L’Alsace et l’Eglise au temps de saint Léon IX, t. 2, Strasbourg-Paris, 1889, p. 427-428 ; Chr. Wilsdorf, « Le château de Haut-Eguisheim jusqu’en 1251 (regestes) », RA, t. 106, 1980, p. 28-30 ; et « Le château de Haut-Eguisheim », Congrès archéologique de France, 136e session. 1978. Haute Alsace, p. 158 et 172.

Christian Wilsdorf