Illustre famille de facteurs de pianos et de harpes (C),
- Sébastien,
créateur de la firme (★ Strasbourg 5.4.1752 † Paris 5.8.1831).
Fils de L. A. Ehrhard, ébéniste à Strasbourg. Doué dès son enfance pour la mécanique, il partit à la mort de son père à Paris et entra en apprentissage chez un facteur de clavecins. Il devint très vite un maître dans son art, construisit un clavecin mécanique par lequel il se fit connaître. Il obtint le soutien de la duchesse de Villeroy, s’installa dans son hôtel et créa le premier piano-forte français (1777). En 1780 il ouvrit son propre atelier, fit appel à son frère Jean-Baptiste © 2, et créa une maison qui devint vite la plus importante d’Europe. Il construisit et vendit des pianos réputés et de modèles variés. Entre autres il fit un piano pour la reine Marie-Antoinette. Il ajouta bientôt une nouvelle branche à son activité, avec la fabrication des harpes auxquelles il apporta deux très importants perfectionnements. Lors de la Révolution, il émigra en Angleterre et y installa un établisse- ment commercial en 1794. De retour en France en 1796, il se fixa à Paris où l’illustre maison allait acquérir une réputation internationale. Ses pianos furent choisis par de nombreux virtuoses et obtinrent la médaille d’or en 1855. En 1802 la firme devint également éditrice de partitions. Les activités publiques de la firme étaient dans les mains de ses nièces Marie France (1777-1851) et Catherine Barbe (1779-1815) Marcoux.
- Jean-Baptiste,
(★ Strasbourg 7.7.1745 † Paris 10.4.1826). Frère de 1. Il lui apporta dès 1780 une aide précieuse dans l’exécution de tous les travaux de facture d’instruments. Déjà son fils Pierre (★ Paris 10.3.1794 † Paris 14.8.1855) connut des difficultés. En 1960 la fabrique de pianos parisienne fusionna avec Gaveau et les pianos furent désormais fabriqués en Allemagne chez Schimell. Après la fusion, les harpes ne furent plus fabriquées que sur commande spéciale.
The Harp in its present improved state compared with the original pedal harp, Londres, 1821 ; Perfectionnements apportés dans le mécanisme du piano par les Érard depuis l’origine de cet instrument jusqu’à l’exposition de 1834, Paris, 1834 ; Exposition de l’industrie française. Exportation. Pianos d’Érard, Paris, 1849 ; L’orgue du Palais des Tuileries construit par Sébastien Érard en 1827, Paris, 1855.
Stoffel, Dictionnaire biographique d’Alsace, Mulhouse, 1869, p. 30 ; Fétis III, 143-148 ; Sitzmann, Dictionnaire de biographie des hommes célèbres de l’Alsace, Rixheim, t. 1, 1909, p. 449 ; Vogeleis, Quellen und Bausteine zu einer Geschichte der Musik und des Theaters im Elsass, Strasbourg, 1911, p. 712-713 ; H. Neupert, « Erard Sébastien », Die Musik in Geschichte und Gegenwart, t. 3, Bâle, 1954, col. 1458-1462 ; H. Riemann, Musiklexikon, t. 1, 1959, p. 469 ; Dictionnaire de biographie française, XII, 1970, 1366 ; M. Honegger, Dictionnaire de la musique, les hommes et leurs œuvres, t. 1, 1979, p. 319 ; The New Grove Dictionnary of Music and Musicians, t. 6, 1980, p. 219 ; Encyclopédie de l’Alsace, V, 1983, p. 2829.
Portrait de Sébastien Érard par Louis David, Die Musik in Geschichte und Gegenwart, 1954, t. 3, col. 1458.
Isabelle Blondé (1986)