Religieuse, fondatrice de la congrégation des sœurs du Saint-Sauveur ou sœurs de Niederbronn, (C) (★ Niederbronn 9. 9. 1814 † Niederbronn 31.7.1867).
Fille de Georges Eppinger, laboureur, et de Barbe Vogt. Gravement malade durant sa jeunesse, la jeune fille méditait sur le sens de son existence. Le curé de Niederbronn, Jean David Reichard, attesta ses dons de voyance et d’extase ; de 1848 à 1850, elle reçut près de 80 personnes par jour qu’elle consola ou réconforta et dans la seule année 1848, près de 600 prêtres vinrent la trouver. Désirant d’abord entrer dans la congrégation de Ribeauvillé, elle se ravisa et fonda avec Reichard une nouvelle congrégation appelée à soigner les malades. Après quelques tergiversations, Mgr Raess accepta le projet. Le 28 août 1849 eut lieu l’inauguration d’un couvent à Niederbronn qui formait déjà une cinquantaine de sœurs à la fin de l’année. Une délicate affaire en relation avec l’aventurier Richemont qui se faisait passer pour le fils de Louis XVI aurait pu nuire au développement de la nouvelle congrégation. Il n’en fut rien ; l’expansion fut fulgurante : de 1850 à 1854, les effectifs se développèrent rapidement en Alsace, dans le reste de la France et dans le monde germanique. Le dévouement des sœurs dans la lutte contre le choléra leur valut la reconnaissance officielle le 6 novembre 1854 et le 7 mai 1865. Pie IX adressa à la Mère Marie Alphonse un décret de félicitation. Les dernières années de la fondatrice furent assombries par le schisme des sœurs en Autriche et le rejet de nouvelles constitutions. Au décès de Mère Marie Alphonse, la congrégation comptait environ 500 sœurs et était la deuxième par l’importance de ses effectifs en Alsace.
Sitzmann, Dictionnaire de biographie des hommes célèbres de l’Alsace, Rixheim, t. 1, 1909, p. 47 ; L. Pfleger, Elisabeth Eppinger, Schwester Marie-Alphonse. Die Stifterin der Niederbronner Schwestern (1814-1867), Rixheim, 1923 ; L. Pfleger, La congrégation des sœurs du Très-Saint-Sauveur, dites sœurs de Niederbronn, Lille, 1925 ; Neue Deutsche Biographie, IV, 552 ; Dictionnaire de biographie française, XII, 1970, 1361; C. Muller, « Élisabeth Eppinger et les débuts de la congrégation des sœurs de Niederbronn (1842-1867) », L’Outre-Forêt n° 45, 1984, p. 21-26 et rectificatif L’Outre-Forêt n° 47, 1984, p. 50 (E. Eppinger est née à Niederbronn et non à Reichshoffen, comme affirmé par erreur) ; Encyclopédie de l’Alsace, V, 1983, p. 2824 ; C. Muller, Le diocèse de Strasbourg (1802-1914), thèse de doctorat d’État, Strasbourg, 1985, t. 3, p. 474-481.
Claude Muller (1986)
