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EMMEL Samuel

Imprimeur (Pl) ∞ I probablement 1556 à Strasbourg Anna Pfister, veuve de l’imprimeur Balthasar Beck ; ∞ II 11.10.1558 Sarah Rihel, veuve de Johann Esslinger, sœur des imprimeurs Josias et Theodosius Rihel. L’activité d’Emmel s’étend sur les années 1553 à 1571.

Après une solide formation professionnelle et, à ce qu’il semble, une bonne assise financière, Emmel chercha à développer son entreprise. Il signa le 2 janvier un contrat d’association avec Jacob Froschesser, originaire de Sélestat, et Christof Riedlinger, relieur-libraire. Mais le contrat d’association ne donne que des indications sommaires sur les engagements réciproques : Emmel devait subvenir à l’entretien des employés de l’imprimerie, sans autre précision ; l’estimation du prix du stock de livres est superficielle. Néanmoins il laisse deviner l’importance de l’officine d’Emmel et l’influence des foires de Francfort sur le commerce des livres en général. À en juger par le nombre des imprimés sortis des presses d’Emmel, il semble que l’entreprise prospéra pendant une dizaine d’années. La production de livres commença en 1551 avec un traité sur l’agriculture, suivi en 1553 de l’histoire juive de Flavius Josèphe en traduction allemande de Caspar Hedio. Emmel publia encore quelques autres ouvrages d’histoire mais se consacra surtout à l’impression d’ouvrages religieux luthériens entre autres de J. Marbach, J. Brenz, J. Kessler, J. Rabus et de P. Melanchthon. Notons encore un exposé sur la chimie de 263 pages, paru en 1565, et un traité de Paracelse sur les urines, paru en 1568, ainsi qu’une pièce de théâtre de Hoppenroth sur le thème biblique du Veau d’or (1563). En plus Emmel. publia en collaboration avec son beau-frère Josias Rihel les lettres de Cicéron (1560), les Déclamations de Melanchton (1569) en collaboration avec Diebold Dietrich. À partir de 1569 l’entreprise d’Emmel fut en faillite. Les créanciers réclamèrent à Emmel environ 9 000 florins, alors que le stock de livres n’était évalué qu’à 4 000 florins et l’imprimerie elle-même à 1 500 florins, chiffres contestés notamment par Théodose Rihel qui s’était mis à réimprimer certains livres d’Emmel. Cette faillite ne mit cependant pas fin à l’activité d’Emmel, puisqu’on retrouve celui-ci à Cologne à partir de 1573 où il sembla jouer le rôle d’agent de renseignement tout en exerçant le métier d’imprimeur. On ignore la date de son décès. Un de ses petits-fils, Egenolf, fut établi comme imprimeur à Francfort en 1620.

F.Ritter, Histoire de l’imprimerie alsacienne aux XVe et XVIe s., Strasbourg, 1955, p. 335-340 ; F.-J. Fuchs, « Une association d’imprimeurs-libraires à Strasbourg au XVIe s. : Samuel Emmel, Christophe Riedlinger, Jacques Froschesser », Bibliothek, Buch, Geschichte, Kurt Köster zum 65. Geburtstag, Francfort, 1977, p. 229- 235 ; J. Benzing, Die Buchdrucker des 16. und 17. Jh. im deutschen Sprachgebiet, Wiesbaden, 1982, p. 447- 448 ; M. Usher-Chrisman, Lay culture, learned culture 1480-1599, New Haven, 1982 ; id., Bibliography of Strasbourg imprints, 1480-1599, New Haven, 1982 ; Jean Muller, Bibliographie strasbourgeoise, t. 3, Baden-Baden, 1986, p. 454-466 (Bibliographie des ouvrages imprimés à Strasbourg au XVIe s.).

François-Joseph Fuchs (1986)