Négociant, homme politique strasbourgeois, (Pl) (★ Strasbourg 14.1.1839 † Strasbourg 3.11.1917).
Fils de Charles Auguste Eissen, négociant (★ Strasbourg 1.6.1811 † Strasbourg 8.4.1890), et d’Amélie Charlotte Diehl (★ Barr 25.4.1814 † Valentigney, Doubs, 30.8.1875). ∞ 1.10.1864 Marie Hammerer (★ Strasbourg 4.3.1844) ; deux filles.
Associé à son père, Eissen fut négociant en articles de sellerie dans la Grand-Rue. Il fit partie des comités d’opposition républicains de la fin du Second Empire. C’est à ce titre qu’il fit son entrée le 31 août 1870 dans la Commission municipale de Strasbourg présidée par Émile Kuss. Pour les élections municipales de 1871, il figura sur la liste du comité radical et anticlérical de Carré et Belley et fut élu conseiller municipal. Comme ses collègues, il fut suspendu après la révocation du maire Lauth en 1873. Eissen fit partie des comités électoraux protestataires, de Lauth (1874-77) et de Kablé (1878 à 1887 compris). Il figura dans le conseil municipal restauré en 1886, tel qu’il ressort de l’accord tripartite entre l’administration allemande, le parti autonomiste de Jules Klein et le parti protestataire de Kablé. Après l’effacement des protestataires, Eissen, juge au Tribunal de commerce depuis 1879, s’identifia de plus en plus à la droite libérale strasbourgeoise. Il fut conseiller général de Strasbourg (Canton-nord) et fut élu par le Conseil général à la Délégation/Landesausschuss de 1897 à 1900 : il y succéda au vieil adversaire politique de Kablé, Émile Pétri. Mais le radical d’avant 1870 et le protestataire des premières années de l’annexion en était venu à personnifier « l’oligarchie strasbourgeoise » et ne semblait plus à la mesure d’une vie politique plus agitée et plus argumentée. Il céda son siège au Conseil général à l’avocat Riff et fit désormais partie au conseil municipal de Strasbourg de la fraction conservatrice. Vice-président (1898-1911) puis président (1911-1917) de la Chambre de Commerce de Strasbourg, il fut également président du conseil de surveillance du Crédit foncier d’Alsace et de Lorraine, membre du conseil d’administration de la banque de Mulhouse et d’une vingtaine d’autres organismes ou sociétés. Son négoce d’articles de sellerie était devenu un commerce de fournitures automobiles.
Arbre généalogique de la famille Eissen de Strasbourg, 1905. Strassburer Post, oct-nov, 1917 ; Histoire de Strasbourg, t. 4, 1982, p. 538.
François Igersheim (1986)