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EHLINGER Louis Émile

Conseiller général, chef de la Résistance à Thann, (c) (★ Bitschwiller-les-Thann 25.8.1898 † Thann 22.2.1946).
★Fils aîné d’Édouard Alphonse Ehlinger, installateur (★ 24.9.1871 † Bitschwiller 1.1.1944), et de Jeanne Wiss (★ 26.11.1876 † Bitschwiller 23.7.1952) ∞ 19.5.1930 à Thann Marie Marguerite Bierme (★ Lutterbach 26.6.1900). Durant la Première Guerre mondiale, où son père était maire de la commune et avait, à ce titre, à recevoir tous les grands chefs militaires en visite au front alsacien, Ehlinger s’engagea en 1917 dans la division africaine de Mangin et participa aux durs combats de la Somme. Après l’armistice, il entra dans l’affaire paternelle. Mobilisé en 1939, il revint à Bitschwiller au lendemain de la débâcle pour reprendre sa place à côté de son frère André dans l’usine du père. En 1942, il entreprit une démarche personnelle auprès du gouvernement de Vichy pour protester contre l’incorporation des Alsaciens dans la Wehrmacht. Prétextant des voyages d’affaires, il resta en relations suivies avec la France non occupée et s’affilia à la « Septième Colonne », premier réseau de résistance fondé par son ami Dungler ©. Il prit ainsi une part importante à la préparation de la lutte clandestine dans la région de Thann, toujours en contact avec les groupements des Vosges. Le 19 septembre 1944, il fut arrêté avec son frère André à la dernière grande razzia de la Gestapo en Alsace et incarcéré à Schirmeck. Relâché le 3 octobre, il fut appréhendé une seconde fois le 16 novembre à Bitschwiller, transféré à Strasbourg et torturé par la Gestapo. Il y retrouva la liberté le 23 novembre, grâce à l’avance foudroyante des troupes de Leclerc. Dès sa libération, il rejoignit Thann où il se fit connaître sous son nom de guerre, Vebaly, comme chef énergique des FFI de l’arrondissement, qui, jusqu’à la libération totale du secteur thannois, participèrent aux combats. Président du Comité de Libération de l’arrondissement de Thann et, plus tard, membre du CDL du Haut-Rhin, il contribua également à la remise en ordre de l’administration civile de la ville. En octobre 1945, sans avoir fait une seule réunion électorale, il fut élu conseiller général du canton de Saint-Amarin sous l’étiquette « Résistance » contre le candidat du MRP, Charles Hartmann, député de l’arrondissement de Thann. Mais, atteint d’un mal contracté à la suite des tortures infligées par la Gestapo, il mourut à l’hôpital de Thann quelques mois plus tard. La croix sur sa tombe au cimetière de Bitschwiller porte la mention « Mort pour la France ». Chevalier de la Légion d’honneur et croix de Guerre.

J. Baumann, Chronique de la Libération de Thann, Thann, 1945 ; G. Heimburger, « Avec Emile Ehlinger disparaît une grande figure de la Résistance en Alsace », L’Alsace du 24.2.1946 ; P. Saint Girons, La « Geste » de Thann, Thann, Ville du Front (1914-18), Thann, Ville de Résistance (1940-45), Mulhouse, 1949 ; Ch. Béné, L’Alsace dans les griffes nazies, Raon-l’Étape, 1973.

Joseph Baumann (1986)