Journaliste et romancier, © (★ Lautenbach 23.8.1920). Fils de Joseph E. (★ Guebwiller 1884 † Audincourt 1955), directeur d’usine, et de Babette Herrgott (★ Lautenbach 1893 † Paris 1975). ∞ 3.11.1951 Paule Tavernier. Enfance à Lautenbach. Etudes interrompues par la guerre. En 1945 à Paris où a commencé sa carrière de journaliste. Directeur littéraire de Lectures pour tous (1953- 1967), journaliste au Canard Enchaîné (1967-1969), billettiste au Monde (1969-1973). Reportages en Europe, Afrique et dans les Amériques pour Le Monde Diplomatique où il a publié aussi : « Les richesses méconnues des lettres alsaciennes » (1967) et « L’Alsace en quête d’une identité » (1969). Collaborations à Preuves, Réalités, aux Editions internationales du Reader’s Digest. Auteur de plusieurs livres, dont le premier, Contre le service militaire, a été publié à Paris en 1968. Un mur entre deux mondes développe une confrontation entre l’Allemagne de l’Ouest et l’Allemagne de l’Est. En 1979 E. publie son premier roman, qui rencontre un grand succès : Les tilleuls de Lautenbach, avec comme sous-titre : Mémoires d’Alsace, traduit en allemand en 1983 par Claude-Gérard Benni et dont FR3 a tiré un film. Ce roman autobiographique, d’ambiance alsacienne, narre l’histoire d’une famille réelle d’Alsaciens, les Herrgott (nom de sa famille maternelle), et la vie de tous les jours dans un petit village du Florival entre les deux guerres. Il présente aussi le drame des Alsaciens partagés entre la France et l’Allemagne. Suivi Le partage du sang, saga d’une famille alsacienne, les Freyburger, en quatre volumes, dont trois sont parus jusqu’à présent. Famille émigrée en Amérique, le grand-père, sollicité par son petit-fils, narre l’histoire de plusieurs générations de sa famille, à partir du Second Empire, que trois guerres ont bouleversées. Le troisième volume : Des violons aux tambours, axé sur un personnage principal, vieil aubergiste, s’ouvre avec la libération de Colmar le 18 novembre 1918, décrit la période de l’après-guerre avec l’incompréhension réciproque entre les Alsaciens et le Gouvernement français, la difficulté de changer de langue, l’interdiction du dialecte. – On y trouve une farandole de personnages, cité plusieurs personnalités de l’époque. – Derniers livres : Le Hans du Florival, (Paris, 1984) récit d’une enfance alsacienne, et Saint Nicolas raconté par un ami de son âne, (Paris, 1985), petit conte humoristique. Les romans de J.E sont écrits avec tendresse, verve, beaucoup d’humour, un sens de la joie de vivre, un sentiment de réconciliation, le langage est imagé, souple, coulant, les personnages, souvent un peu originaux, ont toujours du relief. La presse française, allemande et suisse s’est beaucoup intéressée à l’œuvre de E. FR3 Alsace lui a consacré un court métrage intitulé : Le Gratte-Mémoire. Grand Bretzel d’Or de l’Institut des Arts et Traditions populaires d’Alsace (1981). Lauréat de l’Oberrheinischer Kulturpreis attribué par la Fondation Goethe de Bâle (1986).
Contre le service militaire, Paris, 1968 ; Messieurs du Canard, Paris 1973 ; L’abattoir solennel, Paris, 1973 ; Un mur entre deux mondes, Paris, 1978 ; Le canard enchaîné, Paris, 1978 ; Les tilleuls de Lautenbach, Paris, 1979 ; Le partage du sang : 1) Louis Freyburger, Paris, 1980 ; 2) Les enfants de Louis, Paris, 1981 ; 3) Des violons aux tambours, Paris, 1985 ; Le Hans du Florival, Paris, 1984 ; Saint Nicolas raconté par un ami de son âne, Paris, 1985.
J. Christian, « Jean Egen conte la saga d’une famille alsacienne », DNA du 16.10.1980 ; E. Vicari, L’histoire de la littérature en Alsace, Strasbourg, 1985, p. 223-227.
Eros Vicari
Compléments
Bibliographie :
– Le Piéton de Strasbourg (avec la coll. de François Nussbaumer) . François le mendiant magnifique, Signe, 1998.
– Une enfance alsacienne, Bartillat, 1999.
– Mon beau navire, Bf Editions.
Saint-François d’Assise.
– Die Linden von Lautenbach : eine elsässische Lebensgeschichte im Spannungsfeld zweier Nationen, Morstadt Verlag Kehl, 1983 – 1985 – 1995 .
– Die Linden von Lautenbach (format Poche) RoRoRo Verlag 1995 – 1998 -2002.
Décédé le 21 décembre 1995 à Paris.
Gabrielle Claerr Stamm