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EGELING (EGGELING, ENGEL, BECKER de Brunswick)

Théologien (★ Brunswick vers 1425 † Strasbourg 3.4.1481). Immatriculé à l’Université d’Erfurt en 1440, il fit des études de théologie qu’il ne poussa pas au-delà du grade de licencié, grade dont il est pourvu dès 1449, il passa ensuite quelque temps à Cologne avant de se rendre à Mayence où le chapitre cathédral lui confia le soin de donner des conférences au clergé de la ville. Il entra très tôt en relation avec les Chartreux qui le recommandèrent à leurs confrères de Strasbourg ; ceux-ci lui conférèrent une chapellenie et le chargèrent également de donner des sermons ; l’une de ces prédications, dont les chartreux strasbourgeois envoyèrent, en 1498 le texte au couvent de Mayence, nous permet de dater ce séjour d’E. en Alsace : l’orateur célèbre les vertus de saint Antoine, le patron du prieur ; il ne peut s’agir que d’Antoine Reuchlin, prieur de 1455 à 1466. E. prit peut-être dès cette époque contact avec le monastère de Sainte-Madeleine : il n’est pas impossible que les religieuses sollicitèrent, en pensant à lui, l’autorisation d’engager un prêtre séculier comme confesseur (1474). En tout cas, quand le Magistrat fit détruire les bâtiments conventuels dans le cadre des mesures prises pour résister éventuellement à Charles le Téméraire (1475/6), les Repenties strasbourgeoises purent compter sur l’aide d’E. qui leur procura le logis où elles séjournèrent jusqu’à ce que le nouveau couvent pût les accueillir. E. assista, le 20.1.1478 à la pose de la première pierre de l’église. A ses côtés se trouvait Geiler de Kaysersberg. L’un et l’autre firent partie l’année suivante de la commission chargée de se prononcer sur l’orthodoxie des doctrines professées par Jean de Wesel ; l’un et l’autre conseillèrent aux autorités ecclésiastiques de faire preuve de mansuétude. Geiler accordait beaucoup d’importance aux avis d’E. Il le consulta quand il envisagea de se retirer dans un ermitage, il suivit son conseil et garda ses fonctions de prédicateur. Il avait également sollicité Gabriel Biel, alors prédicateur à Mayence, de lui faire connaître son opinion sur ce point. Biel, qui connaissait E. depuis qu’ils avaient été ensemble étudiants à Erfurt, avait une très haute idée de la science et des qualités humaines de son ancien condisciple. Quand, en 1488, il composa la fameuse Expositio canonis missae qu’utilisèrent tant de prêtres jusqu’à la Réformation, il s’inspira très largement des conférences prononcées sur ce sujet par E. à Mayence. E. fut enterré dans l’église Sainte-Madeleine qui était alors encore inachevée.

Ch. Schmidt, Histoire littéraire de l’Alsace à la fin du XVe siècle et au début du XVIe s., Paris, 1879, I, p. 342, 347; A. Franz, Die Messe im deutschen Mittelalter, Fribourg en Brisgau, 1902, p. 538-550; L. Pfleger, « Die Geschichte des Reuerinnenklosters St Magdalena in Strassburg », E. Speich, St Magdalena in Strassburg, Strasbourg, 1937, p. 16-19; E. Kleineidam, Universitas studii Erfordiensis, Leipzig, 1964, p. 250; H. A. Oberman, W. J. Courtenay, Gabrielis Biel Canonis missae expositio, Wiesbaden, 1963-1967, I, p. 2, IV, p. 184.

Francis Rapp