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EBSTEIN-LANGEVIN Jean

Avocat à la Cour de Paris, militant politique (★ Strasbourg, 1.4.1921).

Fils de Bernard E., négociant, et de Madeleine Weil (colonelle Langevin). ∞ 6.1.1955 à Londres Ruth Asher. Etudes secondaires à Strasbourg, supérieures à Paris (droit et sciences politiques). A manifesté un intérêt pour la politique dès sa jeunesse et soutenu l’Alliance royaliste d’Alsace et le Comité de coordination des mouvements antimarxites. Engagé volontaire le 27 septembre 1939 ; blessé à la main, refusa l’affectation dans un service auxiliaire et fit la campagne de Belgique et des Flandres (Dunkerque). Démobilisé le 1.7.1940. Fut l’un des organisateurs de la manifestation des lycéens et étudiants du 11 novembre 1940. Replié en zone libre en 1941. Participa à la résistance avec le commandant Mangeon (Schumacher), l’Armée secrète et les milieux alsaciens. Organisa et convoya le départ de Lyon de P. Lefranc, J. Mercure, B. Berl, A. Blin, A. Bernheim, P. Haas. Quitta Lyon le 10 novembre 1942 pour rejoindre l’armée d’Afrique. Interné en Espagne dès son arrivée jusqu’en juillet 1943 (Rabos, Figueras, Miranda de Ebro, Ureberuaga de Ubilla). Réengagé à Rabat le 23.8.1943 ; stage interallié en Algérie (El-Riath). Rejoignit l’Angleterre. Affecté au 2e Bureau de l’Etat-Major Guerre à Londres et à Paris, après la libération de la capitale. Sous-lieutenant au 5e Bureau de l’Etat-Major de la 1ère Armée française en Allemagne puis aux services de presse du gouvernement militaire en Allemagne. Démobilisé le 3.1.1946. Collaborateur de nombreux journaux jusqu’en 1949 (Le Monde, Cahiers du Monde Nouveau, Essor, Samedi Soir, Paroles Françaises…). Fondateur et secrétaire général du Centre d’études franco-britanniques (1946) intégré dans la Fédération, organe fédéraliste interne et européen. Membre de la délégation française d’United Europe à l’Albert Mail (Londres) en 1947 et au Congrès de l’Europe à La Haye (1948). Campagne de presse contre les abus et l’utilisation politique de la Résistance et contre les juridictions d’exception. Articles en faveur de l’indépendance de la magistrature, l’habeas corpus, l’amnistie et la libération de Français injustement condamnés, principalement dans Paroles Françaises, (1947-1949). Pour appuyer cette campagne, Jean E.-L. fonda en 1947 le Comité français pour la Défense des droits de l’homme, la réparation et l’amnistie. Il en devint secrétaire général ; Edouard Michelet, Maurice Schumann et le colonel Rémy en furent membres. Il entra au Comité de patronage du Comité national de l’amnistie créé à l’occasion des événements d’Algérie (1960-1964). Membre de plusieurs associations de résistants et de combattants. Officier de la Légion d’honneur, Médaille de la France libérée, Médaille des Evadés, Croix du Combattant Volontaire, Croix du Combattant Volontaire de la Résistance, Médaille des Internés de la Résistance (grand invalide de guerre), Médaille de la France Libre, Croix du Combattant.

 

H. Coston, Partis, journaux et hommes politiques, 1960 ; ibid., Dictionnaire de la politique française, t. I, 1967, p. 274 et 399 ; Revue d’histoire de la Deuxième Guerre mondiale, n° 47, juillet 1962 ; H. Noguères, Histoire de la Résistance en France, Paris, t. I ; A Griotteray, 1940, la droite était au rendez-vous, 1985, p. 240 ; Who’s who in France, éditions de 1969 et 1984.

Jean-Pierre Kintz

 

Comme avocat, il renoue avec le mouvement royaliste de sa jeunesses strasbourgeoise, est proche de la Nouvelle Action royaliste de Bertrand Renouvin, participant en mars 1980 aux journées royalistes à Paris et écrivant dans une nouvelle mouture de l’Action Française dans les années 1990.

Il plaide au nom de François Lehideux et de Jacques Isorni devant la Cour européenne des droits de l’homme ( CEDH ) à partir de 1994, à propos d’un encadré publicitaire de l’Association pour défendre la mémoire du maréchal Pétain ( ADMP ) publié dans le Monde en 1984 et intitulé « Français, vous avez la mémoire courte ». L’encadré récapitulait sous la forme d’un plaidoyer les grandes étapes de la vie de Pétain, ce qui entraina le dépôt d’une plainte de l’Association nationale des anciens combattants de la résistance et le début d’une longue affaire judiciaire, jugée en 1998 au bénéfice des plaignants.

Il décède en 1998.

Gabrielle Claerr Stamm 2017