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DUROSOY Jean-Baptiste DUROZOIR, dit

(? Belfort 10.2.1726 † Belfort 22.4.1804). Après ses études d’humanités et de philosophie il fut reçu au novicat de la Compagnie de Jésus à Nancy le 17.4.1744. Il fut alors régent successivement à Sedan, Charleville, Autun et Langres. Ses quatre ans de théologie achevés à l’Université de Pont-à-Mousson, ordonné prêtre en 1756, il fit sa 3e probation à Nancy et prit alors le nom de Durosoy. Préfet des études et professeur de philosophie à Langres, il y fit profession solennelle le 15.8.1759. Docteur de l’Université de Pont-à-Mousson, il poursuivit l’enseignement de la philosophie à Strasbourg (1761-62), Pont-à- Mousson (1763 et 1764) et à Strasbourg (1765). Cette année-là la suppression de la Compagnie fut appliquée en Alsace. Durosoy se fixa alors à Colmar avec quelques confrères. Nommé professeur de théologie au collège des Jésuites devenu collège royal, il le resta après la suppression de l’ordre en 1773 et fut conseiller du prince-évêque de Bâle pour les affaires ecclésiastiques. Il seconda le président de Boug © dans la publication du Recueil des édits… du Conseil d’Alsace en 1775. Plus tard il fit paraître Philosophie sociale, Essai sur les devoirs de l’homme et du citoyen, Paris, 1 783. Il en prépara la réédition, mais, en fait, d’autres que lui le réimprimèrent trois fois au XIXe siècle. Il fut traduit en allemand sous le titre de Der christiche Welburger (1852). En 1790, ayant refusé le serment à la Constitution civile du clergé, il gagna Porrentruy, puis Soleure en Suisse. Il refit alors des écrits qui ne parurent jamais et composa des biographies comme celle de Gertrude de Besenval de Sury. Celle de Rathsamhausen, abbé de Murbach, fut imprimée en 1859 dans la Revue d’Alsace. Il séjourna quelque temps à Constance (1798), à Munich (1799), revint à Soleure en 1800 et put rentrer à Belfort en 1802, amnistié du fait d’émigration. En 1803 il prononça le discours pour l’installation du curé de la ville, qui fut imprimé. Mais la diffusion de ce sermon fut jugée inopportune par l’autorité civile. Très cultivé, ouvert aux idées de son temps, sensible à l’excès, accessible aux sciences, il avait observé la fameuse éclipse de soleil de 1764, dont il rendit compte avec le P. Barbet dans l’Année littéraire.

Descharrières, « Notice sur Durosoy », Essai sur l’histoire littéraire de Belfort, 1808 ; Revue d’Alsace, 1895, p. 701 ; Hoffmann-lngold, L’Alsace au XVIIIe siècle, 1906, t. 2, p. 91 ; Sitzmann, Dictionnaire de biographie des hommes célèbres de lAlsace, Rixheim, t. I, 1909, p. 408 ; E. Fourquet, Les hommes célèbres de la Franche-Comté, Besançon, 1929, p. 176 ; Sommervogell, 1966, p. 305 ; Dictionnaire de biographie française, XII, 1970, 799.

Etablissements des Jésuites en France, t. 4, p. 1182, (1956).

Hugues Beylard (1985)