Skip to main content

DUMONCHAU

Famille de musiciens strasbourgeois (C),

  1. Charles Joseph,

musicien, chef d’orchestre. Violoncelliste, il faisait partie, en 1789, des musiciens pensionnés par la ville de Strasbourg. Il fut chargé, en 1798, de réorganiser l’orchestre municipal. De 1806 à 1808, il fut directeur associé du théâtre de Strasbourg, qu’il dirigea seul en 1813-1814. Professeur de musique au nouveau lycée de la ville, il fut également chef d’orchestre des concerts de la salle de la Réunion-des-Arts, et compta parmi les animateurs de la vie musicale strasbourgeoise de son époque.

Z.-E. Harsany, La vie à Strasbourg sous la Révolution, Strasbourg 1975 ; Z.-E. Harsany, La vie à Strasbourg sous le Consulat et l’Empire, Strasbourg, 1976.

  1. Charles-François,

musicien, compositeur (? Strasbourg 11.4.1775 † Lyon 1.1.1821). Fils de Charles-Joseph Dumonchau ©. ? Marie Joséphine Alex. Initié au violoncelle par son père, il fit des études d’harmonie, puis il se tourna vers le piano, qu’il étudia auprès de Baumeyer et pour lequel il manifesta des dons exceptionnels. Les troubles de la Révolution interrompirent ses études, qu’il ne put reprendre qu’à Paris, sans doute en 1794, ayant trouvé un emploi dans l’administration des vivres des Armées. Il suivit alors des cours de piano au Conservatoire de Paris, puis auprès de Woelfl. À cette époque, il se lia avec le compositeur Rodolphe Kreutzer, auquel il dédia sa première œuvre, Trois sonates pour le clavecin, et grâce auquel il fit représenter le 8.4.1803, au théâtre de la Porte Saint-Martin, un opéra-comique, L’Officier cosaque, qui consacra son talent de compositeur. Vers la fin de l’année 1805, il revint à Strasbourg, où il devint un professeur de piano très apprécié, tout en continuant à composer. Pendant ce séjour strasbourgeois, on donna en concert certaines de ses œuvres, telles son Trio pour piano, violon et violoncelle, joué le 5.11.1806, ou son Duo pour harpe et piano, qu’il interpréta lui-même le 18.2.1809. Cette même année, il quitta Strasbourg pour s’établir à Lyon, où il forma de nombreux pianistes.

Il laisse une œuvre adondante et variée, vocale aussi bien qu’instrumentale : en particulier, L’Officier cosaque, composé en collaboration avec Gianella sur un livret de Cuvellier, Paris, 1803 ; un recueil de mélodies pour chant et piano, Les Fables de la Fontaine, 1802-1804, Paris ; un mélodrame historique, Austerlitz, la journée des trois Empereurs, Strasbourg, 1806 ; un recueil de 5 Chansons avec accompagnement de piano ou de harpe (dont trois furent publiées à Strasbourg) ; deux Concertos pour piano et orchestre ; deux Trios pour piano, violon et basse ; des Ouvertures ; une Symphonie concertante pour flûte, hautbois, basson et orchestre (manuscrite) ; un concerto pour cor et orchestre (manuscrite) ; des Bagatelles pour piano ; des Airs variés pour violoncelle avec accompagnement de basse ; trente-trois Sonates pour piano au nombre desquelles trois Sonates « de différents styles » (Haydn, Mozart et Clementi) composées en 1804, 1807 et 1809 ; vingt-quatre Sonates pour piano avec violon ou flûte : trois Duos pour deux bassons.

Son frère cadet, Sylvain Dumonchau, était pianiste et composa plusieurs sonates. Sa soeur, Adelaïde-Catherine Dumonchau, était violoniste et fit partie de l’orchestre du théâtre municipal.

Sitzmann, Dictionnaire de biographie des hommes célèbres de lAlsace, Rixheim, t. I, 1909, p. 405-406 ; M. Vogeleis, Quellen und Bausteine zu einer Geschichte der Musik und des Theaters im Elsass, Strasbourg, 1911, p. 700 ; Dictionnaire de biographie française, XII, 1970, 192 ; Z.-E. Harsany, ouvrages cités ; M. Honegger, Dictionnaire de la Musique, 1979 ; New Grove’s Dictionary of Music and Musicians, Londres, 1980.

Jean Happel (1985)