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DUMAS Jean

Directeur régional des affaires culturelles d’Alsace, (C), (? Blaye, Gironde 6.8.1920).

Fils
de Pierre Adolphe Dumas, chef d’entreprise, et de Jeanne Marie Julie Perrier. ? 26.6.1946 à Montpellier Germaine Hedon (? 19.7.1921), fille d’un professeur de physiologie à la faculté de Médecine de Montpellier. Études primaires chez les frères des Écoles Chrétiennes ; secondaires au collège de Blaye puis dans un collège religieux à Libourne. Après le baccalauréat, il a préparé Saint-Cyr au lycée de Bordeaux. Les résultats du concours qui s’est déroulé en mai 1940 n’ont jamais été communiqués en raison, vraisemblablement, des évènements d’alors. Après avoir participé à Paris à la manifestation étudiante du 11.11.1940 sur les Champs-Élysées, il a tenté, quelques jours plus tard, de rejoindre Londres en partant de Dieppe. Il a échoué et a alors commencé des études de droit à Bordeaux. Après son dernier
examen en 1943, il a décidé de gagner la France libre par l’Espagne. Arrêté dès son passage des Pyrénées, il a connu les prisons espagnoles avant son internement dans le camp de Miranda, puis à sa remise en liberté, a été dirigé sur Malaga et embarqué sur un bateau français à destination de Casablanca. Ayant rejoint les forces françaises se préparant à la libération de la métropole, il a débarqué le 15.8.1944 dans le golfe de Saint-Tropez avec le 2e régiment de Spahis algériens de reconnaissance (RSAR). Avec cette unité, opérant d’abord en couverture de la première D.B., puis en renfort de la 3e D.I.A. (division d’infanterie algérienne), Dumas a participé à la remontée de la vallée du Rhône puis, de septembre 1944 à février 1945, aux campagnes des Vosges et de la poche de Colmar. Après le franchissement du Rhin au sein de la 5e D.B., il a été grièvement blessé le 18.4.1945 lors des combats en Forêt Noire. Hospitalisé et revenu de convalescence, il a obtenu à Paris, en juillet 1946, un poste d’administrateur dans l’organisme qui devait devenir l’ORSTOM (office de recherche scientifique d’outre-mer). Alors qu’il était chef du bureau du personnel, il a décidé de rejoindre, en janvier 1962, le ministère des Affaires Culturelles confié à André Malraux. Il y a été chargé, à la Direction de l’Administration générale, des questions de fonction publique et de réforme administrative (c’est-à-dire la « déconcentration » sur les départements et les régions – encore embryonnaires – de certaines responsabilités, exercées jusque-là directement par les administrations centrales). Deux décrets du printemps 1964 ont entériné les propositions formulées par la commission interministérielle ad hoc dans laquelle il a siégé aux côtés d’un membre du cabinet de Malraux. Il a alors sollicité une affectation en province en vue de la mise en œuvre des nouvelles dispositions. Il lui a été proposé, en août 1964, le poste de conservateur régional des bâtiments de France d’Alsace, tout en étant chargé également de la mise en place du CRAC (Comité régional des affaires culturelles) dont il a dû assurer la présidence sous l’appellation de « correspondant permanent ». En 1969, avant de quitter ses fonctions ministérielles, André Malraux a créé les trois premières Directions régionales des Affaires Culturelles et l’a nommé à la tête de l’Alsace (décision qui a entraîné le recrutement de Maxime Destremeau au poste de CRBF et la suppression du CRAC).

Administrateur de talent, il a organisé en même temps les services chargés pour la région en
particulier de l’archéologie, des monuments historiques et de l’Inventaire général des monuments et richesses artistiques. Il a su faire de la nouvelle DRAC un ensemble cohérent et actif et réunir autour de lui une équipe de collaborateurs de qualité. Séduit par l’Alsace et ses habitants, il a été frappé par certaines erreurs architecturales et fautes de goût dans l’environnement et les nouvelles constructions qui se multipliaient à travers la région et a été à l’origine, avec le préfet Sicurani © de la publication d’une brochure mettant en garde contre les « déviances » d’un modernisme mal compris et qui sous le titre de N’abîmons pas l’Alsace se révéla précieuse. En 1978, il a été nommé directeur régional des affaires culturelles de Provence Alpes Côtes d’Azur et, en 1981, des Pays de la Loire. Il a pris sa retraite en 1985 à
Mortagne-sur-Gironde dont il a été maire de 1985 à 1995. Officier de la Légion d’honneur,
Médaille militaire, croix de Guerre, médaille des Évadés, médaille des Blessés. Officier des Arts et Lettres.

Georges Foessel et † Robert Weirich (2004)

Compléments :

† décembre 2012

Sud-Ouest, 18.12.2012

Philippe Legin (août 2017)