Famille patricienne de Strasbourg.
Plusieurs de ses membres remplirent des fonctions politiques et administratives. Hugo († 1435) représenta la corporation des charrons en 1395 ; il fut élu ammeistre en 1417 et en 1427 et mourut en 1435. Georg Dritzehn, fils du précédent, exerça les fonctions de schultheis (prévôt). Il est décédé en 1446. Son frère Andreas s’associa à Gutenberg pendant le séjour de celui-ci à Strasbourg (1434-1444). Gutenberg lui apprit à polir des pierres précieuses et à fabriquer des miroirs destinés à être mis en vente pendant le pélerinage à Aix-le-Chapelle (1440). Dans un autre contrat d’association, signé en 1438 pour une durée de 5 ans, Gutenberg s’engagea à initier Andreas Dritzehn également dans un art appelé Kunst und Afentur – non autrement explicité. Mais Andreas Dritzehn mourut peu après Noël 1438 pendant l’épidémie de peste qui sévissait alors à Strasbourg. Lorsqu’après la mort d’Andreas Dritzehn ses deux frères Georg et Nicolaus demandèrent à Gutenberg de les accepter dans la société en remplacement de leur frère défunt, Gutenberg refusa. Il s’ensuivit un procès qui se termina en faveur de Gutenberg. Les témoignages nous apprennent qu’au domicile d’Andreas Dritzehn se trouvaient la presse fabriquée par Conrad Saspach et les formes dont Gutenberg avait besoin pour ses recherches et qui devaient plus tard aboutir à l’invention de l’imprimerie.
D. Schoepflin, Vindiciae typographicae, Strasbourg, 1760 ; K. Schorbach, « Die urkundlichen Nachrichten über Johann Gutenberg » in Festschrift zum fünfhundertjahrigen Geburtstage von Johann Gutenberg, Mainz, 1900 ; Urkundenbuch der Stadt Strassburg t. 7, 1900 ; Sitzmann, Dictionnaire de biographie des hommes célèbres de l’Alsace, Rixheim, t. I, 1909, p. 402 ; Lexikon des gesamten Buchwesens t. 1, 1935, p. 439 ; Neue Deutsche Biographie, t. 4, 1959, p. 126 ; K. Köster, Gutenberg in Strassburg. Das Aachenspiegel-Unternehmen und die unbekannte « afentur und kunst », Eltville, 1973 et « Woran starb Gutenbergs Strassburger Geschäftsgenosse Andreas Dritzehn », Festschrift für Hans Widmann zum 65. Geburtstag am 28.3.1973, 1974, p. 87-101.
François-Joseph Fuchs (1985)
