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DORLAN Jean Baptiste Antoine, dit l’avocat,

Avocat au barreau de Sélestat, bibliothécaire, numismate et historien, représentant du peuple à l’Assemblée Constituante de 1848 (? Sélestat 5.1.1803 † Sélestat 20.4.1862).

Fils ainé d’Antoine Dorlan (1776-1830), économe des hôpitaux, et de Marie Anne Gastinger. Célibataire. Après ses études de droit à Strasbourg, Antoine s’inscrivit auprès du tribunal de Sélestat comme avoué d’abord, puis comme avocat. Élu au conseil municipal en 1833, il se consacra de 1839 à 1841 à l’organisation de la bibliothèque municipale à titre bénévole, à la suite de la démission du professeur Amand Kleitz, bibliothécaire de la ville. Dorlan fut un grand libéral et, quand éclata la Révolution de février 1848, il sympathisa avec les idées nouvelles et figura, le 27 avril, parmi les quinze députés élus à l’Assemblée Nationale Constituante. Non réélu aux élections législatives du 13.5.1849 parce qu’il fit figure de « républicain hostile au socialisme », il retourna au barreau de Sélestat, où il fut élu bâtonnier. Dorlan participa ardemment aux fêtes du 2e centenaire de l’entrée des troupes françaises à Sélestat (23-25.10.1848) comme commandant de l’artillerie de la Garde nationale. Avec de nombreux Sélestadiens, il accueillit le 20.7.1852 en gare de Sélestat, le prince président en tournée en Alsace au cri de « Vive la République ». Grand amateur d’histoire, il signa de nombreux articles dans la Revue d’Alsace et rassembla une belle collection d’alsatiques et de manuscrits précieux qui fut acquise en 1860 pour 10 000 francs par sa ville natale. En 1843, il fit paraître à Colmar en deux parties (282 + 299 pages) les « Notices historiques sur l’Alsace et principalement sur la ville Schlestadt par A. Dorlan, avocat, ancien bibliothécaire de la ville de Schlestadt, membre correspondant de la société historique alsacienne ». Dorlan fut aussi un numismate éclairé, dont la riche collection de monnaies et de médailles, composée de 2 038 pièces, devint en 1873 l’amorce du Cabinet numismatique de la BNUS. L’achat de ce trésor d’Alsace fut convenu le 20.3.1873 pour un prix de 20 000 francs avec l’héritière Mme Vorderieux qui fit en même temps don à la Bibliothèque nationale universitaire de Strasbourg de 6 000 pièces de théâtre.

Archives départementales du Bas-Rhin, 2 M 73-79 ; fiches Alex. Dorlan, Bibliothèque humaniste de Sélestat ; H. de Saulières et E. Pascalet, « Notice biographique sur M. Dorlan », Le Biographe et l’Historien, 9, 1855 ; Archives municipales de Sélestat, Délibérations du conseil municipal des 19.4., n° 29, et 23.6.1860, n° 61 ; A. Stoeber, « Joh. Baptist Dorlan, Geschichtsschreiber », Alsatia, 1862/67, p. 405-406 ; J. Gény, « Geschichte der Stadtbibliothek zu Schlettstadt », Festschrift zu Einweihung des neuen Bibiiothekgebaudes am 6. Juni 1889, Sélestat 1889, p. 67 ; Vapereau, Dictionnaire des contemporains, 1893 ; Sitzmann, Dictionnaire de biographie des hommes célèbres de l’Alsace, Rixheim, t. I, 1909, p. 397 ; P. Muller, La Révolution de 1848 en Alsace, Paris-Mulhouse 1912, p. 202 ; M. Lang, « Le Cabinet numismatique et la Bibliothèque nationale universitaire de Strasbourg », Cahiers alsaciens d’archéologie, d’art et d’histoire, 1960, p. 122-142 ; Dictionnaire de biographie française, XI, 1967, 590.

Maurice Kubler (1985)