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DOLLFUS Pierre

Manufacturier, (Pr) (? Mulhouse 3.11.1748 † Montbard en Côte-d’Or 24.10.1826).

Fils de Jean Henri Dollfus ©. (? 1724 † 1802) et d’Anne Marguerite Vetter (? 1725 † 1763) ? 2.5.1768 à Mulhouse Anne Risler (? 1751 † 1827). Quatre enfants. Reçu à la tribu des tailleurs en octobre 1768, puis à celle des vignerons (1768). Associé jusqu’en 1793 à son beau-père Nicolas Risler qui dirigeait l’établissement Nicolas Risler et Cie (impression sur tissus). Pierre Dollfus avait acquis en 1770 la manufacture de toiles peintes de Wesserling qu’il réunit à la maison Nicolas Risler et Cie. En 1772/73 la firme créa une deuxième manufacture de toiles peintes à Villefranche-sur-Saône dans le collège de Beligny. L’entreprise Nicolas Risler prit en 1773 à bail les bâtiments de la manufacture de Wesserling. Pierre Dollfus s’y établit en qualité de gérant de la firme à la suite des accords passés avec Picot, Fazy, Senn et Cie de Genève et avec Pourtalès et Cie de Neuchâtel. Il y développa en même temps que l’impression sur tissus le travail à domicile. La firme arriva à obtenir la propriété de l’établissement en 1776. La maison prit la raison sociale Pierre Dollfus et Cie et obtint même le titre de manufacture royale. En 1785 Pierre Dollfus s’est rendu acquéreur d’une importante propriété à Thann qui avait appartenu à Duhamel de Gauchy. Il y installa également une impression sur tissus qui travailla sous la raison sociale Pierre Dollfus et Cie. Elle allait devenir la troisième entreprise en Alsace par son importance. Pierre Dollfus établit son domicile à Thann. L’établissement de Wesserling qu’il venait de quitter devint par la suite Gros, Roman et Cie. À Thann Pierre Dollfus prit une part active dans les mouvements politiques prérévolutionnaires. Il devint un des éléments moteurs des sociétés révolutionnaires, telle la Société des amis de la Constitution de Thann. Il était membre de la Société populaire de Colmar puis du Directoire du district. L’opposition modérée à Thann le contraignit à quitter Thann pour Guebwiller où il acquit la Neuenburg, le château du prince-abbé de Murbach. Il fonda à Guebwiller la manufacture de toiles peintes Pierre Dollfus et Cie. Il ouvrit alors à Paris une maison de commerce Pierre Dollfus et fils. Déjà avant la chute de Robespierre il connut des difficultés. Il s’installa à Paris. La faillite de la maison de Guebwiller était imminente (1795). Il rouvrit une manufacture à Guebwiller (1801) mais abandonna à la suite de la mort de son fils assassiné.

Dollfus, Histoire et généalogie de la famille de Dollfus, Mulhouse, 1909, Tableau n° 223 ; J.-M. Schmitt, Aux origines de la révolution industrielle en Alsace, Strasbourg, 1980 ; J.-M. Schmitt, « Pierre Dollfus (1748-1826) Destin d’un pionnier de l’Industrialisation de la Haute-Alsace », Revue d’Alsace, 1981, p. 107 ; Bulletin du Musée historique de Mulhouse, fasc. 585, p. 115.

Raymond Oberlé (1985)