Manufacturier, chimiste, glaciologue, (Pr) (? Mulhouse 15.4.1797 † Riedisheim 31.7.1870).
Fils de Daniel Dollfus-Mieg © ; frère de Jean Dollfus (1800-1888) ©. ? 29.1.1820 à Mulhouse Caroline Ausset, dont il eut seize enfants qui s’allièrent aux Hofer, Koechlin, Schlumberger, Naegely, Schwartz, toutes des familles de manufacturiers. Il fréquenta l’école cantonale d’Aarau, Suisse, en 1814 et 1815. Intéressé par des recherches sur les couleurs, il suivit à Paris les cours de chimie et de physique de Chevreul. Dollfus prit la direction de la fabrique d’impression sur tissus et y réalisa d’importantes innovations, toujours convaincu de l’intérêt de l’étude des couleurs et conscient que seul des produits de très haute qualité pouvaient assurer la survie et le renom de l’industrie mulhousienne. Il entreprit des recherches chimiques notamment sur l’emploi du lait de chaux dans le blanchiment, sur l’application du bleu de Prusse, sur la fixation des mordants, sur l’influence des phénomènes météorologiques sur les couleurs. Il ouvrit également un atelier de gravures qui expérimenta la gravure sur métal de dessins compliqués destinés à être imprimés sur étoffes. Il s’intéressa tout particulièrement au phénomène de la glaciation et compte par ses recherches parmi les pionniers des glaciologues français. Il organisa ses observations à la Grimsel et au col de Saint-Théodule près de Zermatt entre 1844 et 1865. Le résultat de ses recherches se trouve dans une première publication. Coup d’œil sur le terrain erratique des Vosges et de la Suisse, 1851. Son ouvrage principal qui fait encore référence actuellement est Matériaux pour l’étude des glaciers, comportant 13 volumes complétés par un atlas de 40 planches chromolithographiques. L’ouvrage recense les observations faites par les glaciologues de l’équipe. Dollfus étudia également le relief glaciaire dans les Pyrénées, dans les Apennins, dans la Forêt Noire, en Angleterre et en France. Dollfus compte parmi les fondateurs de la Société industrielle de Mulhouse (SIM). Au sein de celle-ci, il s’intéressa activement à l’orphelinat, à l’École de dessin, à l’instruction publique et surtout aux cours du soir pour les ouvriers. Il sympathisa avec Jean Macé © qu’il soutint moralement et financièrement. Il publia plusieurs études dans le Bulletin du Musée historique de Mulhouse (Bulletin de la société) notamment ; « La Société des sciences naturelles du Haut-Rhin », « Rapport sur la plantation des peupliers », et « Statistiques des maladies et décès causés par la transformation des marais » ainsi que « Matériaux pour la coloration des étoffes ». D. était vice-président de la Société météorologique de France (1870) et présida pendant des années la Loge maçonnique de Mulhouse ; il était officier de la Légion d’honneur.
Dr J. Weber Koechlin, « Notice biographique sur Daniel Dollfus Ausset », Bulletin du Musée historique de Mulhouse, 1871, p. 34 ss. ; Ch. Grad, « Notice sur la vie et les travaux de Daniel Dollfus Ausset, Bulletin de la Société géologique de France, Paris, 1872 ; F. von Etzel, « Daniel Dollfus », Aus dem Reichsland, Berlin, 1876, p. 162 et 180 ; M. Dollfus, Histoire et généalogie de la famille de Dollfus, Mulhouse, 1909, n° 329 ; J. Baumann, « La contribution de l’Alsace à l’exploration des Alpes », L’Alsace et la Suisse à travers les siècles, 1952, p. 348-365 ; R. Oberlé, « Daniel Dollfus-Ausset (1797-1870) le glaciologue mulhousien », Cahier mulhousien de l’Association géographique d’Alsace, n° 9, 1981 ; D. Todericiu, La constitution de la chimie des colorants. Le rôle exemplaire de la Société Industrielle de Mulhouse, Thèse, Sorbonne, 1985.
Raymond Oberlé (1985)