Industriel, historien, (Pr) (? Sainte-Marie-aux-Mines 20.4.1830 † Lièpvre 8.4.1887).
Fils de Jean Dietsch ©. ? 8.5.1862 Cécile Sahler (? Montbéliard 3.3.1839 † Lièpvre 13.1.1914), fille d’Auguste Frédéric Sahler, pasteur à Glay et d’Élisa Boigeol. Il fréquenta d’abord, à Sainte-Marie-aux-Mines, le pensionnat du pasteur Goguel, puis le collège royal de Strasbourg. Il partit ensuite pour Lyon afin de suivre des cours de théorie du tissage. À son retour, il entra dans l’entreprise de son père. Lorsque celui-ci se retira, ayant concentré son industrie à Liépvre, il se fixa dans cette localité avec son frère Jean. Il s’occupa principalement de la gestion commerciale, laissant à son frère la partie technique. Jacques, l’aîné, ouvrit à Paris une agence pour faire connaître les produits de la maison. Les frères Dietsch s’appliquèrent à perfectionner le tissage mécanique à plusieurs couleurs pour la fabrication des tissus de haute nouveauté. Avec ses 600 métiers, la maison Dietsch Frères devint le plus important tissage mécanique de la vallée de Sainte-Marie-aux-Mines, capable de concurrencer les grands tissages de Roubaix et des Flandres. En 1865, la Société Industrielle de Mulhouse, sur un rapport de Gustave Dollfus, lui décerna sa médaille d’or pour l’introduction d’une nouvelle industrie dans le département. Gustave Dietsch fit de fréquents séjours à l’étranger pour la vente de ses tissus. Il parcourut ainsi l’Allemagne, la Belgique, la Hollande et l’Italie. Il fit aussi des voyages d’études dans différents centres manufacturiers. Il rapporta de ces voyages un enthousiasme pour les institutions philanthropiques. Homme de cœur, il s’intéressa, très tôt, à la condition de l’ouvrier et, devançant les lois sociales de Bismarck, il devint le promoteur d’une série d’institutions de prévoyance et de secours : caisse des malades, caisse des mères, crêche, caisse de retraite, société coopérative de consommation et économat sous le nom de « Fraternelle », caisse d’épargne, cité ouvrière avec logements salubres à prix modiques. Côté culture et loisirs, il créa des cours pour adultes, une bibliothèque, des cours de gymnastique, une chorale, une société de musique instrumentale, etc. Passionné d’archéologie et d’histoire locale, il avait réuni une abondante documentation sur le Val de Liépvre. Il prit une part active dans la restauration du temple réformé de Sainte-Marie-aux-Mines. Mais, il aima par dessus tout le massif des Vosges et ses châteaux. Il entreprit la sauvegarde des ruines du Haut-Kœnigsbourg par des travaux de restauration qu’il dirigea lui-même. Il rendit aussi plus accessibles les ruines du Frankenbourg. Il assura la traduction française du Guide des Vosges de Curt Mündel. Gustave Dietsch était membre de nombreuses associations dont la Société de protection des apprentis de Paris où il siégeait au comité central, la Chambre de Commerce de Colmar, la Société pour la Conservation des Monuments Historiques d’Alsace. Durant toute son existence, il entretint des relations étroites avec Jean Macé ©, Engel-Dollfuss ©, Barreswil et bien d’autres philanthropes éclairés de la seconde moitié du XIXe siècle.
Dietsch Gustave, Château du Hoh-Kœnigsbourg. Sainte-Marie-aux-Mines, 1882 ; Ch. Grad, « Dietsch Gustave », Biographies alsaciennes sous la dir. d’Angel Ingold, Colmar, 1887-88 ; Bulletin de la Société pour la conservation des monuments historiques d’Alsace, 2e série, 13e vol., 1888 ; N. Kœnig, Notice nécrologique de MM. Jacques et Gustave Dietsch. Sainte-Marie-aux-Mines, 1892 ; D. Risler, Histoire de la vallée de Sainte-Marie-aux-Mines, anciennement vallée de Lièpvre, Sainte-Marie-aux-Mines, 1873.
Jean-Marie Stienne (1985)