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DIETRICH Maximilien Sigismond Frédéric Albert de

Industriel, maire de Niederbronn, conseiller général (? Jaegerthal, Niederbronn, 12.1.1802 † Jaegerthal 8.1.1888).

Fils de Jean Albert Frédéric dit Fritz de Dietrich ©. ? I à Nordheim, Bavière, Wilhelmine Eléonore Fannie Octavie de Stein (? Nordheim 1801 † Pise 1839) ; ? II à Niederbronn Adèle de Stein (? Nordheim 1814 † Niederbronn 1858), sœur de la première épouse. Études au gymnase de Strasbourg, à l’Académie de Heidelberg (géologie et sylviculture) et à l’École des Mines de Saint-Étienne. Il dirigea en fait, avec son frère, la seconde « Société veuve de Dietrich et fils » (1844-1856). Il l’orienta dès 1845 vers la fabrication de nouveaux matériels, en particulier les bandages et essieux (Mouterhouse) pour wagons (montés en partie à Reichshoffen). Lors de la crise économique de 1847-51, il dut faire appel à des banquiers parisiens et pour payer les ouvriers en 1848, il leur distribua des bons d’achats de pain et de viande. Il développa la politique sociale de l’entreprise, ce qui lui valut la distinction du « nouvel ordre de récompenses : harmonie et bien être des populations », lors de l’Exposition universelle de 1867. Il composa à cet effet un mémoire d’une centaine de pages. Situation morale et matérielle des ouvriers de Messieurs de Dietrich et Cie, maîtres de forges à Niederbronn. Il avait déjà été décoré en 1855 lors de la précédente Exposition universelle à Paris pour avoir introduit des innovations techniques dans son entreprise. Il poursuivit cet effort : utilisation du gaz de haut-fourneau pour le chauffage des chaudières à vapeur à l’usine de Niederbronn, acquisition de fours à puddler dès 1844 (Mouterhouse), procédé Bessemer aux aciéries de Mouterhouse dès 1862 (premier convertisseur installé sur le continent européen ?). Comme d’autres métallurgistes en 1860, il protesta avec son frère Eugène contre la signature du traité de libre échange entre la France et le Royaume-Uni. Pour ne pas perdre la clientèle des compagnies françaises de chemin de fer, il fit construire l’usine de Lunéville en 1879. Dernier maître de forges de la famille, il décida l’extinction des hauts-fourneaux de Mouterhouse (1880) et de Jaegerthal (1885). En 1870 avaient été rappelés les principes du « pacte de famille » : aucun associé ne pouvait céder sa part sociale à un tiers, aucun étranger ne pouvait être admis sans l’avis de la majorité. Étant le plus ancien gérant, Albert de Dietrich a détenu le plus grand nombre de parts à l’affaire ; il a associé ses gendres à l’entreprise, Léon de Joannis à Mouterhouse et Henri de Blonay à Reichshoffen. Membre du Consistoire supérieur de l’Église de la Confession d’Augsbourg, il a fait partie de la minorité traditionnaliste ; à la séance du 25 octobre 1864, il a soutenu Léon de Bussière © réprouvant les idées du théologien Colani © et, après avoir lu la profession de foi de Dominique Dietrich © en 1 686, a déclaré : « Moi aussi, Messieurs, je ne veux point faire défection à la Parole et à la Loi divines ». Maire de Niederbronn (1830-35, 1848-49, 1855-58) et conseiller général de 1833 à 1870. Chevalier de la Légion d’honneur en 1855.

Archives départementales du Bas-Rhin, 2 M 452 et 1 5 M 18 (fortune évaluée en 1848 : 15 000 F et en 1870 : 40 000 F) ; Revue alsacienne. t. XI, 1887, p. 151-152 (Ephémérides alsaciennes) ; Evangelisches Sonntagsblatt, 1887, p. 69-75 ; L. Roehrich, « Le baron Albert de Dietrich », Revue chrétienne, nouvelle série, t. 4, 1888, p. 331-350 ; R. Dufraisse, « Le libéralisme social d’un maître de forges alsacien, contribution à l’étude de la condition ouvrière sous le Second Empire », L’actualité de l’histoire. Bulletin trimestriel de l’Institut français d’Histoire sociale, n° 15, avril 1956, p. 1-19 ; R. Dufraisse, « Une métallurgie de tradition en milieu rural : l’entreprise de Dietrich à Niederbronn et aux environs », Actes du colloque international. Le fer à travers les âges, hommes et techniques, Nancy, octobre 1955 ; Annales de l’Est, Nancy, 1956, p. 383-394.

Hélène Georger-Vogt et Jean-Pierre Kintz (1985)