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DIETRICH Jean

Négociant, banquier, métallurgiste (? Strasbourg 3.4.1651 † Strasbourg 5.3.1740). Fils de Dominique Dietrich ©. ? 15.12.1681, à Strasbourg, Marie Barbe Kniebs, fille de Niclaus Hugo Kniebs, membre des XXI, et de Margareta Kau, qui donna la vie à dix garçons et à six filles. Études au gymnase de la ville natale et séjour à Metz pour parfaire les connaissances en français. Études de droit et de commerce jusqu’en 1670. Pendant une décennie, il œuvra dans plusieurs maisons de commerce en particulier chez J. de Kessel et entreprit plusieurs voyages en Allemagne, aux Pays-Bas et en Angleterre. Il s’associa avec Jacob Hahn qui mourut deuxans plus tard. Jean Dietrich dirigea l’affaire familiale et se porta amodiataire de la Monnaie (1682-1688). Devint l’un des premiers suppléants (vicarius) du corps des Marchands créé en 1687 et membre ordinaire en 1692. La même année, il entra au Grand Conseil (1692-93 et 1696) ; il fut coopté à l’unanimité par les XXI en 1696, et passa à la Chambre des XV en 1698 puis à celle des XIII en 1702. Oeuvrant avec le banquier Jacques Hoser, il donna des avis au gouvernement en 1694 sur les problèmes monétaires. Parmi les quinze voyages à Paris et à la cour, on peut citer celui de 1703 à Versailles en tant qu’assesseur du Corps des Marchands. De nombreuses fonctions lui furent confiées par le Magistrat jusqu’en 1740. En 1684-85, Jean Dietrich acquit diverses parts d’une société qui exploitait la forge de Jaegerthal remise en état de fonctionnement depuis 1682. Il y fit construire un haut fourneau allumé en 1685 et qui fonctionna exactement pendant deux siècles. Il peut être considéré comme le fondateur de l’entreprise De Dietrich. Le comte de Hanau lui concéda plusieurs bails emphytéotiques : livraison de bois, prospection de minières, droit de magasin dans l’étendue du comté pour la vente des produits. À sa mort, l’exploitation de Jaeaerthal fut continuée par son épouse († 1747) et son fils Jean Daniel (1698-1775 ; célibataire). Les Dietrich ont failli perdre Jaegerthal lors de la succession du comte de Hanau, en particulier à cause des prétentions de la comtesse de Loewenhaupt.

Archives municipales de Strasbourg – AA 45/6, P.V. d’adjudication de la Monnaie et Série VI – 317/4, Mémoire sur la Monnaie de Nancy (1700) et P.V. des XIII (T. 519) le 23.1.1682, p. 17-25 (ferme de la Monnaie) ; Archives du Chapitre de Saint-Thomas, carton 447, Programmata funebria, n° 119 et 120 ; R. Reuss, L’Alsace au dix-septième siècle, Paris, 1898, T. II, p. 568-570 ; G. Richard, Noblesse d’affaires au XVIIIe siècle, Paris, A. Colin, 1974, p. 154-162. Cet auteur précise « Le haut fourneau, situé à Gundershoffen, fut allumé le 5 avril 1685 ; en 1723, il fut transféré à Jaegerthal même où il fonctionna jusqu’en 1885 » (p. 154) ; R. Oberlé, L’Alsace en 1700. Mémoire sur la province d’Alsace de l’Intendant Jacques de la Grange, Colmar, 1975, p. 136,218,257.

Hélène Georger-Vogt et Jean-Pierre Kintz (1985)