Général de division (★ Rodez, Aveyron 18.6.1753 † Paris 18.2.1811).
Fils d’Olivier Dièche, conseiller honoraire, et de Marie Anne Juliette Mariès. Entra au service dans les gendarmes de la garde du roi en 1768 et passa, en 1772, comme sous-lieutenant au régiment du Piémont (3e d’Infanterie) avec lequel il servit en Amérique de 1782 à 1784. Capitaine de grenadiers en 1786, il fut nommé lors de la Révolution lieutenant-colonel au 28e régiment d’Infanterie en 1792 et général de brigade à Strasbourg le 18.8.1793. Le 24 du même mois il annonça au ministre de la Guerre qu’il y avait à Strasbourg « des gens utiles et suspects qui vont être expulsés ». Nommé général de division le 26.8.1793, époque à laquelle la place de Strasbourg fut mise en état de siège, menacée par les armées autrichiennes et prussiennes. Le 12.9.1793, il écrivit à nouveau au ministre de la Guerre : « Nous déjouerons les complots et malheurs aux traitres et aux gens suspects. Cette ville infectée d’aristocratie changera bientôt de face, avec du courage, de la prudence et surtout du caractère. » Quant à avoir recensé 6000 Strasbourgeois qui devaient périr noyés dans le Rhin, ce n’est qu’une légende. Aucun document de l’époque n’y fait la moindre allusion. Sur ordre du représentant Saint-Just, Dièche fit arrêter le 15.12.1793, Euloge Schneider et le fit attacher à la guillotine. Ce fut lui aussi qui exécuta l’arrêté du 9.7.1794 pris par les représentants Heintz et Gougon à la suite de l’arrachage de l’arbre de la liberté à Hirsingen. Il fit démolir le clocher de l’église, puis le presbytère et mit en arrestation 242 prêtres, 8 pasteurs et 6 rabbins qui furent écroués à Champlitte et à Besançon. Relevé de ses fonctions à Strasbourg, il obtint sa réforme, sur sa demande, avec l’appui de plusieurs représentants du peuple qui attestèrent « que lorsqu’il commanda à Strasbourg, il a donné constamment des preuves à son attachement à la République et que ses services et son patriotisme le rendent recommandable aux amis de la liberté ». Il fut remis en activité à l’armée des Alpes le 2.7.1799. Réformé le 30.11 de la même année, il sollicita, en vain, le 22.8.1809 sa remise en activité.
Archives historiques de l’Armée, IIe série, doss. 86 ; Sitzmann, Dictionnaire de biographie des hommes célèbres de l’Alsace, Rixheim, t. I, 1909, p. 374 ; Six, Dictionnaire biographique des généraux et amiraux… 1792-1814, Paris, 1934, I, 355 ; Dictionnaire de biographie française XI, 1967, 302 ; Encyclopédie de l’Alsace, t. 4, 1983, p. 2357.
Alphonse Halter (1986)